Le souverainisme est une doctrine politique soutenant la préservation de la souveraineté nationale d’un pays par rapport à des instances supranationales.
Dans notre région, souverainisme est le plus souvent synonyme de souveraineté alimentaire tant il est vrai que nos îles d’Indianocéanie sont largement dépendantes des importations venues de loin, de très loin parfois, faisant fi des bilans carbone et autres hérésies écologiques.
Face à cela, les organisations des secteurs privés travaillent de concert avec les autorités politiques : Made In Moris, Noulafé, Vita Malagasy, Malagasy Ny Antsika… autant de labels nés récemment et dont les résultats sont déjà palpables. A Maurice, le gouvernement a établi le « Buy Mauritian Programme » qui comme sa traduction l’indique, donne la préférence aux productions locales dans les appels d’offres publics (jusqu’à 40% plus chères que leur équivalent importé), cela en plus d’autres mesures incitatives.
Pourtant, si le « fabriqué local » est devenu un critère d’achat pour la moitié des Réunionnais d’après Anna Van des cruys (animatrice de la marque « ou la fé »), ou encore si « 90% des Mauriciens ont une perception positive de la production locale » d’après Shirin Gunny (directrice du label «Made In Moris », le sondage exclusif de notre partenaire Kantar Analysis nous heurte à la logique économique du pouvoir d’achat. A la question concernant l’achat de produits fabriqués localement, 44% des Réunionnais et 47% des Mauriciens estiment que « c’est plus cher de le faire ».
Acheter local ou encore acheter bio, reste encore malheureusement un privilège de riches.
Aussi, ne faudrait-il pas nous poser une question somme toute logique, notamment pour le cas réunionnais : le temps d’engager notre transition vers plus de production locale, pourquoi ne pas transférer les larges subventions vers ces productions locales plutôt que vers le maintien, sous respiration artificielle, de la canne à sucre ?
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