Alors que l’homme « moderne » a dévoré les ressources naturelles à disposition depuis environ deux siècles et l’avènement de l’ère industrielle, l’heure est à la réflexion stratégique. Devons-nous continuer une croissance infinie dans un monde aux ressources limitées ou repenser, rapidement, de nouveaux modèles de développement basés sur le respect de la Nature avec qui nous serions associés ?
Par Jacques Rombi, directeur de publication “Le Journal des Archipels”
En bref nous inspirer des sociétés traditionnelles qui, bien qu’en état critique d’extinctions massives, savaient comment faire pour vivre heureux et en harmonie avec la Nature. C’est cette réflexion globale qui, si elle a pour repère le premier Sommet de la Terre* organisé en 1972, s’est amplifiée de façon exponentielle depuis deux ans environ avec l’électrochoc mondial de la crise Covid.
Une réflexion qui, si elle soulève les passions dans les pays dits développés, n’en est même pas à ses balbutiements pour une majorité de l’Humanité, faut-il rappeler.
Dans ces pays et continents à la traîne du « développement », les soucis de survie quotidienne de leurs populations n’ont cure de la protection des forêts et des lagons. Ces espaces naturels sont autant de réservoirs de nourriture qu’on dilapide au même rythme que les croissances démographiques de leurs villages sont effrénées. Pour une autre partie de l’Humanité encore, celle des pays dits « émergents » et regroupés sous l’acronyme non exhaustif de BRICS**, la question de la protection ne se pose pas non plus : en voie de rattrapage accéléré, il faut consommer à tout prix.
Dans notre région, un exemple suffit à tout résumer. C’est celui de l’exploitation effrénée des bois précieux de la Grande Ile : afin de répondre à la demande croissante de la nouvelle classe moyenne asiatique (chez qui le mobilier en bois de rose est considéré comme le symbole absolu de réussite sociale), des nuées de pauvres gens vont piller au risque de leur vie ce qu’il reste de forêts primaires. Cela sous les yeux complices des roitelets locaux et ceux, larmoyants, des représentants d’ONG environnementales qui crient leur désarroi dans le désert fumant de la déforestation.
Ils sont tous là : écolos occidentaux associés aux locaux, commanditaires aveuglés par l’argent et, en bout de chaîne les pauvres gens affamés qui restent sourds à ce grand chaos. « Ventre affamé n’a point d’oreilles », disait Jean de La Fontaine…
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