Ce n’est un secret pour personne : « L’île aux parfums » ne doit plus son nom aux plantations d’ylang-ylang, mais plutôt aux relents de poubelles qui débordent…
Tout le système de collecte et traitement des déchets est à revoir. Le Sidevam 976 (Syndicat Intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets à Mayotte) ne fait pas correctement son travail. Les intercommunalités, nouvellement chargées de la compétence « collecte », tentent donc de s’en débarrasser pour le remplacer par des entreprises privées, mais la chose est complexe. De l’aveu même de Ben Hanafi, le chargé de la problématique des déchets au sein de la Cadema, « Les élus des intercommunalités siègent aussi au Sidevam donc ils refusent que ce dernier perde le marché ». Résultat des courses : Mayotte croule sous les poubelles ! « Les agents du Sidevam cassent les camions car ils n’ont pas envie de travailler », révèle-t-il encore.
Recyclages en Inde et Afrique du Sud…
Mais le plus gros scandale à notre sens réside dans l’absence de filières de recyclage à Mayotte. L’entreprise Citéo a installé des bennes pour le tri. Outre que ce dernier est très peu fait à cause du manque d’éducation à l’environnement de la population, Citéo ne s’occupe que des déchets ménagers. Ils sont envoyés dans un centre de traitement à Longoni pour y être retriés et envoyés en Inde et en Afrique du Sud pour y être recyclés. Quant aux déchets industriels, ils finissent à l’ISDND (Installation de stockage des Déchets non dangereux) pour y être…enfouis ! Des tonnes de déchets plastique y sont accumulés depuis des années. « On ne sait pas combien de tonnes de déchets plastiques sont produits chaque année à Mayotte. La donnée n’existe pas. », révèle Patrice Roux, un prestataire travaillant pour Citéo.
Par Nora Godeau, correspondante à Mayotte pour le Journal des Archipels
Photographie : J.Rombi
Retrouvez notre enquête sur le traitement des déchets à Mayotte dans le prochain numéro du Journal des Archipels.