Ce n’est pas une blague mais un projet sérieux lancé par le président du Conseil départemental le 24 février dernier. La ligne envisagée, déjà baptisée « treni bilé » pour « train bleu » porterait sur l’axe Kani Keli/Mamoudzou, ce qui, avec les dessertes annexes serait étendu sur environ 130 kilomètres de rails. Mayotte, département le plus pauvre de France, est en proie à une urbanisation anarchique, en partie due à une immigration qui l’est tout autant. Le réseau routier saturé est en attente d’approbation d’un SAR (Schéma d’Aménagement Régional) depuis de longues années. Le lien entre les deux îles est assuré par des rotations maritimes saturées elles aussi depuis longtemps et en proie à de fréquents mouvements de grèves qui coupent régulièrement le lien entre les deux îles (et donc entre le port et l’aéroport). Alors que la logique voudrait que ce soit un pont entre les deux îles qui pourrait enfin fluidifier les trafics (les barges pouvant être redéployées pour des services maritimes sur tout le reste du territoire), ce projet de train semble un peu surréaliste.
D’après notre confrère Denis Hermann à Mayotte, les études sont déjà budgétisées à hauteur de 15 millions d’euros. A suivre dans nos colonnes.