L’idée fait son chemin un peu partout et prend une plus grande dimension dans nos petites îles désormais confrontées à des fermetures de frontières : « il faut que nous puissions valoriser nos ressources locales, en commençant par éviter de les gaspiller » explique Stéphanie Bouloc, instigatrice de la plateforme La Déchetèque.
Il s’agit de la première plateforme spécialisée à Maurice sur la réutilisation et la revalorisation des surplus et matériaux de la construction. Comme le précise le slogan « Promouvoir le seconde main, neuf ou usagé dans une dynamique d’économie circulaire ». La Déchetèque est une start-up ayant pour but le réemploi des matériaux à Maurice, une plateforme en ligne connectant les détenteurs de matériaux non utilisés avec des utilisateurs de seconde main qui les revaloriseront. Sa promotrice, la Française Stéphanie Bouloc n’en est pas à son coup d’essai : après un certificat « Démarrage et mise en place d’une ressourcerie (autre nom donné aux déchetteries) » obtenu à Nice en France, elle s’est spécialisée sur la question d’économie des ressources et son corollaire de réduction des déchets. L’idée est de proposer une solution alternative à l’achat de matériaux neufs et ainsi réduire l’impact environnemental. A Maurice depuis trois ans, elle a pu tester les besoins et les demandes en participant à des actions de nettoyage des plages et de sensibilisation à l’environnement notamment auprès de Project Rescue Océan Maurice ou encore chez We ReCycle ou Zero Waste Mauritius.
La révolution de l’upcycling est bien en marche.
Aujourd’hui la première étape est de mettre en place une plateforme numérique qui permettra de jauger les gisements et les demandes : « je me donne trois années environ pour mettre cette plateforme sur les rails. Ensuite, si c’est nécessaire je pourrai envisager une unité de stockage mais ce n’est pas sûr, si la plateforme suffit pour mettre en relation l’offre et la demande, ça ira… »
Le business model repose sur l’abonnement à la plateforme (différentes formules en fonction des segments d’activité du secteur de la construction), un pourcentage sur les transactions, la publicité ou encore des prestations de conseils, d’audits auprès de ses membres. Une idée originale qui prouve une fois de plus que la révolution de l’upcycling (ou valorisation des déchets) est bien en marche.
Dans quelques semaine, Stéphanie organisera le Recup’n’Make Challenge, une « perf » artistique qui a pour objectif de mettre en relation les industriels avec les artistes et le grand public pour bien faire comprendre que les rebus sont une ressource.
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Par Jacques Rombi