Prison ferme pour les braconniers de tortues

C’est la peine que viennent d’écoper deux trafiquants de viande de tortues marines, arrêtés sur la plage de l’aéroport par la Gendarmerie Maritime en collaboration avec l’association Oulanga Na Nyamba.

Détenant plus de 20 kilos de cet animal protégé qui vient pondre sur les plages de Mayotte, l’un d’eux a été condamné à 6 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt et 1500 euros à payer aux associations en charge de la surveillance des plages et pour frais de procédures. L’autre a été condamné à 6 mois ferme et 2 mois avec sursis sans mandat de dépôt plus 1000 euros pour préjudice moral et 400 euros de frais de procédures par associations. (Source Les Nouvelles de Mayotte).

Soulignons les actions remarquables que font les associations comme Les Naturalistes de Mayotte et Oulanga Na Nyamba qui sont coordonnées par le réseau REMMAT (Réseau Echouage Mahorais de Mammifères marines et de Tortues marins) lequel est animé par le Parc naturel marin.
Ce réseau de science participative fédère de nombreux partenaires et appelle le grand public à contribuer en signalant les animaux en détresse ou morts. Les données acquises sur ces animaux permettent d’identifier les menaces pesant sur eux, qu’elles soient naturelles (comme une tortue échouée sur le platier à cause de la marée par exemple) ou liées à l’action de l’homme (décès par ingestion de déchets, braconnage…).
Les informations relatives au braconnage sont systématiquement transmises aux services de police de l’environnement.
Pour rappel, toutes les espèces de tortues marines de Mayotte sont protégées par arrêté préfectoral.

Malheureusement si les braconniers écopent de peines lourdes, leurs commanditaires sont rarement inquiétés. Souvent des « notables », amateurs de viandes braconnées et chères, qui profitent d’une protection sociétale aussi puissante qu’hypocrite. Tant que ces « notables » ne seront pas arrêtés, le trafic continuera dans le département le plus pauvre de France.

Jacques Rombi

* Oulanga Na Nyamba signifie littéralement « pour la protection de l’environnement » : Oulanga, et « tortues marines » : Nyamba.