De gauche à droite : Vincent Degert, Ambassadeur de l’Union européenne – professeur Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI, Florence Caussé-Tissier, Ambassadrice de France, et M. AndréPouillès-Duplaix, Directeur de l’Agence française de développement lors de la signature le 3 février dernier ausiège de la COI à Ebène (Maurice)
photo : J.Rombi
Des conventions de financement ont été signées par les représentants de la COI (Commission de l’Océan indien), France, AFD et Europe. Deux grands enjeux peuvent se lire en filigrane de ces financements : la stabilité régionale et la crainte des effets qui seraient dus au changement climatique.
L’union européenne investit ainsi 6,65 millions € du 11ème Fonds européen de développement afin de mieux se préparer aux risques et mieux gérer la réponse aux catastrophes en bâtissant un mécanisme régional d’alerte précoce. Pour Vincent Degert : « La pandémie de COVID-19 nous rappelle cruellement l’importance d’une bonne préparation et d’une bonne capacité de réponse face aux crises, qui peuvent mettre en péril des acquis de développement. (…) La préparation de la réponse aux catastrophes est un excellent exemple de la façon dont les pays d’une même région peuvent travailler ensemble pour faire face à un défi commun. »
Questionné sur l’avenir du partenariat entre l’Union européenne et la COI, l’ambassadeur a précisé que ces relations seront coordonnées de manière plus globale avec l’Union africaine et dans le cadre d’un « Green deal » dont plus de 25% des investissements prévus auraient déjà été décaissés.
Citant la prolongation de l’opération Atalanta* (jusqu’en 2022) l’ambassadeur a rappelé combien la paix et la gestion des migrations étaient primordiales dans notre région.
« Paix, stabilité et gouvernance »
La France de son côté, à travers son bras financier l’Agence Française de Développement (AFD) investit 8 millions € sur un projet régional « Paix, stabilité et gouvernance » commenté par Florence Caussé-Tissier : « « ce projet répond à l’ODD 16 « Paix, justice et institutions efficaces » en promouvant d’une part le dynamisme, l’ouverture, la participation et la représentation à plusieurs niveaux dans la prise de décision, et en appuyant d’autre part l’accès du public à l’information et à la protection des libertés fondamentales. »
Rappelons que la France à travers l’AFD accompagne la COI depuis 2007 « Ces dernières années, le total des financements octroyés aura été multiplié par cinq pour atteindre bientôt 150 M€. Les États membres de la COI sont confrontés au quotidien à des défis communs (la pandémie de la Covid-19, les effets du changement climatique au travers de l’intensification de l’activité cyclonique, l’érosion de la biodiversité, les sujets de stabilité politique et citoyenne entre autres) et il est important de les soutenir au travers d’actions régionales qui visent à promouvoir ces biens publics régionaux dixit André Pouillès-Duplaix, directeur de l’AFD à Maurice.
La COI se positionne ainsi un peu plus comme l’institution de référence pour coordonner les grands axes de développement de notre région : « La COI entretient une relation forte avec l’UE et l’AFD qui soutiennent notre action collective en phase avec l’Agenda mondial pour le développement durable et l’Accord de Paris sur le climat. La paix, la stabilité, c’est le socle même de toute dynamique sociale et économique. Notre région est globalement un espace de paix mais il arrive que des tensions apparaissent, que des crises tendent les situations avec un impact important sur les populations et la croissance.» expliquait à l’assistance le professeur Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI.
Source : Jacques Rombi
*L’opération Atalanta est une mission militaire et diplomatique initiée par la France et mise en œuvre par l’Union européenne, dans le cadre de la force navale européenne (Eunavfor) et de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), dans le but de lutter contre l’insécurité dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.