Jean-Marc Iweins, directeur de la centrale thermique Terragen*, explique dans notre dernière édition du magazine pourquoi le pays est encore loin d’atteindre ses ambitions qui visent notamment l’arrêt de l’utilisation du charbon en 2030. Pour lui, le bois peut être une des solutions pour le nouveau mix énergétique.
Suite de l’article à lire sur notre édition du JDA 20 :
« …Terragen a aussi pu mettre en place la filière bois depuis juillet 2024.
Le bois utilisé provient de différentes sources locales : centres de tri de déchets, entretien des forêts, bois de palettes usagées, nettoyage de terrains… Le bois est séché puis acheminé vers une station de broyage pour le transformer en copeaux de bois. La compagnie Woodpro livre à Terragen 10 à 15 tonnes de copeaux de bois par jour, plusieurs fois par semaine. Ces copeaux sont ensuite mélangés avec le charbon pour former un mélange homogène, assurant une stabilité de la combustion dans les chaudières et n’affectant pas la qualité de service électrique fourni par Terragen au réseau électrique. »
Le monde des affaires ose espérer qu’une feuille de route réaliste sera élaborée.
Jean-Marc Iweins demeure optimiste quant à la possibilité réelle de sortie du charbon : « Sur la biomasse importée en complément de la biomasse locale, on commence officiellement à discuter avec CEB. A l’initiative du Ministère de l’Energie, des consultants indépendants ont été mandatés pour envisager et chiffrer les différentes options, et à ce titre nous avons pris part aux consultations. Il semblerait que l’État mauricien prend conscience que c’est une solution valable pour le pays. »
La transition énergétique inclura l’installation de fermes solaires et l’exploitation de nouvelles sources d’énergie, mais la sortie du charbon se fera fort probablement avec le concours de centrales thermiques qui sont les piliers de la production électrique à Maurice. Avec le nouveau gouvernement en place, le monde des affaires ose espérer qu’une feuille de route réaliste et réalisable sera élaborée avec la contribution du secteur privé, afin d’atteindre les ambitieux objectifs nationaux. Une ambition sans plan n’est que fantasme.
Pour rappel, la centrale est une coentreprise du groupe Terra et de l’entreprise française Albioma.