Ocean Farmers et Indian Ocean Trepang sont devenus de véritables références dans le domaine de l’économie bleue à Madagascar. Opérant dans l’aquaculture marine, les deux entreprises parient sur deux produits à forte valeur ajoutée : les algues rouges et les concombres de mer.

Photo (IOT) : Les villageois du sud se sont lancés dans la collecte des algues rouges.

Ocean Farmers est né de la volonté de répondre à une équation en apparence insoluble : comment concilier croissance démographique, dégradation de l’environnement et épuisement des ressources halieutiques sur une zone côtière gangrénée par la pauvreté et où la pêche reste l’activité principale ? En concertation et coordination avec les communautés littorales, les ONG environnementales, le monde académique et l’administration, cette entreprise dite sociale s’est lancée le pari de rendre l’aquaculture efficace, pérenne et accessible au plus grand nombre : c’est le défi de l’aquaculture villageoise durable.
Ocean Farmers s’engage à fournir gratuitement aux fermiers un encadrement technique professionnel de proximité, un matériel complet de qualité, un service d’achat régulier à prix garanti et des solutions de gestion durable de la production. Des conventions de partenariat sont signées avec les organisations partenaires qui agissent dans le domaine de la protection de l’environnement et dans l’accompagnement des organisations de gestions des aires marines gérées localement.

Deux filières durables et… juteuses !

Ainsi, Ocean Farmers a mis sur pied deux filières d’aquaculture villageoise autour de la culture d’algues rouges et de l’élevage de concombres de mer, sous la houlette de la société Indian Ocean Trepang (IOT) et avec le concours de l’Institut Halieutique et des Sciences Marines de Tuléar).
Ocean Farmers pilote et dynamise aujourd’hui ces filières en association avec les organisations communautaires, les structures impliquées dans la conservation des ressources marines et différents partenaires internationaux. Tous ces acteurs unissent leurs forces pour faire de l’aquaculture villageoise un véritable levier de développement durable pour Madagascar.
Et force est de constater que le succès est au rendez-vous. Plus de 2000 foyers-fermiers répartis sur 40 villages couvrant 300 km de côtes ont signé un contrat d’algoculture avec Ocean Farmers. Fort de cette réussite, l’entreprise sociale cherche aujourd’hui à diversifier les productions aquacoles des villages. On sait également que dès fin 2019, la société d’aquaculture d’holothurie Indian Ocean Trépang (IOT) va confier à Ocean Farmers le volet villageois de l’élevage de concombres.
«Au-delà, ce sera la culture d’autres espèces d’algues et pourquoi pas de coraux, d’éponges, d’oursins ou de coquillages que nous accompagnerons, tout en veillant à garder un impact social fort et un impact environnemental positif. Nous parlerons alors de poly-aquaculture villageoise durable !», s’enthousiasme Ocean Farmers.

Un modèle peu coûteux à installer.

Quant à Indian Ocean Trepang (IOT), fondée par Olivier Méraud et Jaco Chan Kit Waye en 2008, spécialiste de la production et de la commercialisation des concombres de mer séchés aux consommateurs du monde entier, elle estime que sa collaboration avec Ocean Farmers lui permet d’appliquer un modèle unique et respectueux de l’environnement pour lequel une partie de sa production est confiée à des pêcheurs à revenus modestes en leur donnant accès à un marché mondial croissant et lucratif.
«Notre association avec des villages de pêcheurs nous permet de réintroduire les concombres de mer dans leur milieu naturel grâce à un modèle d’aquaculture marine peu coûteux à installer», explique aussi la société qui a bénéficié d’un coup de pouce financier d’Investisseurs & Partenaires pour booster ses activités.
Après une phase de grossissement en bassin, un tiers des animaux juvéniles sont cédés aux pêcheurs de villages isolés, qui suivent leur croissance dans les lagons et les revendent à bon prix à IOT une fois arrivés à maturité. Les concombres de mer sont ensuite séchés et exportés à l’international, notamment en Chine, où la demande est forte.

Textes : Archipels Madagascar