Roches Noires est un petit village du nord-est de Maurice avec à peine 6000 habitants. Le village est connu pour sa belle plage qui se prête difficilement à la baignade, ainsi que ses tubes de laves. Depuis 2020, un important promoteur veut y développer une Smart City, mais en 2023 un consortium de conglomérats mauriciens a souhaité y développer un parc naturel. Voici leur communiqué officiel.
Le dossier complet sur le sujet est à lire sur notre édition 18 du JDA.
« Des entreprises mauriciennes ont décidé de s’associer afin de proposer une alternative au développement immobilier dans la zone humide de Roches Noires. Elles souhaitent créer un Parc naturel pérenne et ouvert à tous, en collaboration avec les communautés locales, les ONG et les associations de défense de l’environnement actives dans cette région. Regroupées au sein d’un Collectif, ces entreprises sont prêtes à mobiliser des fonds et des compétences pour préserver ensemble ce site écologiquement sensible, tout en facilitant la mise en place de projets d’économie verte et bleue qui favoriseront le développement de Roches Noires et de ses habitants.
L’initiative est portée par les Groupes Eclosia, IBL, Currimjee et Scott. D’autres acteurs du monde économique et associatif ont exprimé leur enthousiasme pour le projet et s’apprêtent à se joindre au Collectif. C’est un projet inclusif et citoyen, expliquent ces partenaires. Il s’inscrit dans la démarche nationale de protection et de conservation de la biodiversité locale. Ce poumon vert pourra être connecté aux autres espaces et parcs naturels de l’île.
Concilier la sauvegarde du patrimoine environnemental et le progrès de la région.
Entre autres projets, le Collectif prévoit la création de parcours de promenade et d’éducation, permettant aux visiteurs de découvrir l’une des plus grandes zones humides des Mascareignes, accompagnés par des guides formés. Un incubateur sera mis en place pour des start-ups engagées dans l’innovation environnementale. Un « hub » de recherche-développement attirera des étudiants intéressés par la biodiversité du site. Des activités économiques en lien avec ces projets et favorisant le développement du village seront facilitées.
L’espace que souhaite préserver le Collectif est un terrain privé d’une superficie de 358 hectares. Depuis dix ans, plusieurs consortiums ou entreprises ont déposé des demandes auprès des autorités pour y promouvoir un développement immobilier. Aucun projet n’a abouti. Aujourd’hui, les actifs de la société Roches Noires Resort and Residence Ltd sont détenus par deux banques, la BPCE et ABSA. Ces dernières ont nommé comme admin- istrateur M. Twaleb Butonkee, du cabinet Deloitte. Le Collectif a déjà communiqué à ces instances son intérêt pour la reprise du site.
Zone classée écologiquement sensible.
Ce site comprend une Zone classée écologiquement sensible (ESA) de première catégorie par le ministère de l’Environnement ainsi que d’autres marécages de diverses tailles, un barachois et des mangroves. Les marécages sont connus pour leur rôle dans la gestion des eaux pluviales et de filtration de ces eaux. Puits de carbone bleu, les mangroves sont essentielles dans l’atténuation du changement climatique. Elles font partie des écosystèmes les plus efficaces pour absorber les émissions de gaz à effet de serre. Les racines des mangroves permettent la reproduction de nombreuses espèces, protègent le littoral et agissent comme des filtres naturels. Ce site est, en outre, d’intérêt géologique majeur.
Le Collectif met en place une structure de reprise afin que le projet s’inscrive dans la durée et que la faune et la flore de ce site soient restaurées et protégées sur le long terme, au bénéfice des générations futures. Convaincus des bénéfices d’un tel projet pour la région de Roches Noires et des retombées pour notre pays, les membres du Collectif sont déterminés à travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement, les autorités locales, les ONG et les habitants de Roches Noires et de la région pour le concrétiser. »