A quelque chose malheur est bon ! Ce dicton populaire colle parfaitement au contexte de l’après cyclone Chido. Malgré tous les cris de désespoir lancés depuis de nombreuses années par les opérateurs économiques et les journalistes, rien ne bougeait du côté des autorités françaises en faveur de Mayotte. L’urgence de la reconstruction fait avancer enfin la situation, à l’exemple de la zone franche décidée par le nouveau premier ministre d’après nos confrères de France Mayotte matin :
« Le Premier ministre a annoncé des mesures économiques majeures pour Mayotte. Suspension des cotisations, création d’une zone franche globale, soutien aux filières agricoles et à la pêche : autant d’initiatives qui visent à reancer l’économie locale après le cyclone Chido et offrir des opportunités aux entreprises.
Les annonces faites en matière économique sont de nature à apporter une bouffée d’oxygène aux chefs d’entreprise. Parmi celles-ci, une suspension des cotisations sociales et fiscales jusqu’au 31 mars, déjà annoncée par la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte.
Pour compenser les pertes subies, une aide financière d’urgence va se mettre en place. Cette aide fonctionnera par compensation de la perte de chiffre d’affaires à hauteur de 20 % du chiffre d’affaires moyen, avec un plafond fixé à 20 000 €. Un dis- positif exceptionnel d’activité partielle sera également mis en œuvre pour préserver les emplois. Les traitements seront effectués en urgence sous 72 heures, au lieu des 15 jours habituels, et l’absence de réponse de l’administration vaudra accord. Les allocations et indemnités versées aux employeurs et salariés seront augmentées de manière exceptionnelle jusqu’au 31 mars.
Un prêt Catastrophe Naturelle et un fonds d’épargne spécifique à la refondation de Mayotte, gérés par la Caisse des Dépôts, seront créés pour répondre aux besoins spécifiques de l’île.
Le Premier ministre a également annoncé une mesure particulièrement attendue par le monde économique mahorais : la mise en place d’une zone franche globale. Réclamée depuis de nombreuses années, cette zone entrera en vigueur pour une durée de cinq ans. Elle vise à relancer l’économie locale et faciliter le passage de l’économie souterraine à une économie légale et déclarée. Ces mesures encourageront l’investisse- ment des entreprises déjà présentes à Mayotte et attireront celles établies ailleurs, en quête d’opportunités d’optimisation. François Bayrou a également annoncé un soutien au développement des filières agricoles et de la pêche, lourdement touchées par le cyclone Chido. Les mesures incluent : la fourniture de bâches pour protéger les installations agricoles, l’approvisionnement en nourriture pour les vaches laitières ; une simplification administrative pour l’entrée des semences, tout en protégeant le territoire de l’introduction d’organismes pathogènes ; la mobilisation de fonds européens pour reconstruire les infrastructures agricoles ; un fonds de la MSA, avec le versement de 1000 € pour les 1 350 exploitations affiliées, d’ici le 15 janvier. En ce qui concerne la pêche, une partie de la redevance thonière sera réorientée pour financer des équipements à Mayotte, sur la base des besoins exprimés par la filière. Cette demande, portée par le sénateur Saïd Omar Oili, a finale- ment abouti. Reste main- tenant à ce que les fonds alloués en urgence pour Mayotte ne soient pas repris à terme.
Les avancées en matière économique sont significatives, bien qu’il soit regrettable qu’aucune me- sure pour la convergence sociale n’ait été annoncée. Les initiatives mises sur la table, notamment pour faciliter l’investissement et reconstruire les outils de production, offrent toutefois des perspectives encourageantes pour les chefs d’entreprise, qui peuvent désormais se retrousser les manches et avancer. »
Source FMM