L’incubateur Turbine (« la Turbine ») est devenu un acteur incontournable de l’écosystème entrepreneurial mauricien. Créé en 2015 par le groupe ENL, l’incubateur a organisé plusieurs programmes de pré-incubation, d’incubation et d’accélération qui ont permis à plusieurs startups de progresser et de peaufiner leurs plans d’affaires (business plans). Ces programmes ont aussi permis à Turbine de se développer et, aujourd’hui, de s’ouvrir à des entreprises étrangères. Diane Maigrot, directrice de l’organisation, élabore à ce sujet à travers cette interview.

PHOTO (DR) : Diane Maigrot est la directrice de l’incubateur Turbine qui est une initiative du groupe ENL.

Le journal des Archipels : Turbine a entrepris une ouverture aux startups étrangères, notamment avec le Greenwave Innovation Challenge. Comment cela s’est-il mis en place ?

Diane Maigrot : Nous avons en février de l’année dernière fait un voyage à l’ile sœur dans le but de mieux connaitre l’écosystème réunionnais et de rencontrer les acteurs des organismes d’aides aux entreprises. L’objectif était de créer des liens, de faire connaitre la Turbine et de partager notre ambition de créer des ponts entre nos iles pour permettre aux entrepreneurs d’accéder aux marchés réunionnais et mauriciens à travers ce réseau d’organisations que sont les incubateurs et accélérateurs.

En 2023, la Turbine a pris la décision stratégique de se focaliser sur les solutions qui répondent aux objectifs de développement durables afin d’avoir un impact local et régional, l’ouverture de notre Bootcamp Programme aux start-ups régionales s’est fait grâce a la collaboration de nos partenaires à la Réunion mais aussi nos partenaires et experts mauriciens.

 

 « La Turbine est aujourd’hui une plateforme qui permet aux différents acteurs de se rassembler… »

JDA : Turbine a noué de nombreux partenariats avec différentes entreprises, que ce soit des groupes ou des fonds. Expliquez-nous comment tout cela se met en place et ce que ces partenariats vous permettent d’accomplir.

DM : La Turbine a atteint un stade de développement qui lui permet d’avoir une certaine crédibilité dans son approche et dans son offre de par son expérience et des projets que nous avons supportés jusqu’à maintenant. Cela nous permet aujourd’hui de sceller des partenariats avec des entreprises et des organisations qui souhaitent, comme la Turbine, voir se concrétiser des projets à impact.

Nous sommes dans une phase de développement au niveau du pays où la collaboration est plus que nécessaire. Les responsables d’entreprises et des organismes privés et publics sont conscients que les enjeux auxquels nous devons faire face ne seront pas résolus si chacun reste dans son coin.

La Turbine est aujourd’hui une plateforme qui permet aux différents acteurs de se rassembler et de travailler ensemble pour accompagner et encourager le développement de nouvelles solutions portées par des entrepreneurs ambitieux et passionnés. De plus, la Turbine est dotée depuis un an d’une structure de financement qui s’appelle Seed Capital.

Cette structure a pour objectif d’investir à hauteur de cinq millions de roupies dans dix entreprises à fort potentiel qui ont déjà validé leur concept et leur Product market/fit. Les entrepreneurs qui reçoivent cet investissement doivent participer au programme d’accélération de la Turbine où ils auront accès à tout notre réseau de partenaires et d’experts qui vont supporter la croissance de leurs revenus. C’est là un élément très important qui vient consolider notre offre et apporte une vraie solution pour les start-ups. A ce jour, trois start-ups ont reçu un investissement de la part de Seed Capital, nous espérons investir dans sept autres projets d’ici juin 2026.