Lors de la Conference Of the Parties (COP) 29, qui s’est déroulée à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre dernier, Madagascar était aux côtés de trois autres pays pour lancer le Club G-Zéro.
Ces quatre pays (le Bhoutan, le Panama, le Surinam et Madagascar), se distingueraient par leur neutralité bas carbone, ce qui constituerait d’après eux une légitimité inédite dans la lutte contre le réchauffement climatique.
En effet ils absorberaint chacun plus de CO2 qu’ils n’en émettent. À Bakou, ils se sont donc regroupés pour lancer, le 12 novembre dernier, le club G-Zero, dont la présidence sera tournante et le secrétariat permanent hébergé au Bhoutan.
Le président de Madagascar a souligné l’importance de cette initiative : « Nous devons montrer que la neutralité carbone n’est pas un idéal lointain, mais une réalité possible, porteuse d’espoir pour l’humanité. »
Il faut toutefois nuancer ce genre d’initiatives qui, si elles partent d’une bonne intention, ne doivent pas cacher pour autant les catastrophes écologiques qui se déroulent depuis des décennies dans certains de ces pays.
500 milliards de dollars/an demandés aux pays dits « riches »
Pour Madagascar, seul pays concernant notre magazine puisque situé dans sa zone de couverture, voici des décennies que l’explosion démographique, non maîtrisée car aucune vision ni planification n’y sont engagées, est responsable d’une pression anthropique qui semble irréversible : déforestations par tous les moyens, feux de brousse et de forêts, trafics d’animaux sauvages pour alimenter le commerce international ou tout simplement pour survivre, pollution des rivières et de leurs embouchures… La liste serait encore longue à établir et doit peser dans la balance des éventuels pays solliciter pour mettre la main à la poche car, ne nous y trompons pas, l’initiative, si elle reste louable, ne doit pas occulter un de ses principaux objectifs : la quête de financements.
En effet, ce 20 novembre, toujours à la Cop29 à Bakou, les pays en développement ont carrément demandé 500 milliards de dollars de financements par an d’ici à 2030.
Une requête plutôt insolite, d’autant plus que parmi ces pays « riches » la France et ses 3500 milliards de dettes affichées, figure encore dans la liste…
De leur côté vingt-cinq pays, dits «riches», se sont engagés le même jour à ne plus ouvrir de centrale à charbon, dans l’espoir d’emmener d’autres pays vers la fin du charbon…
Jacques Rombi
Photo (DR) : saisie de bois de rose dans l’est de Madagascar.