Photo (J.Rombi) : Les Mahorais, Français depuis 1841, multiplient les appels à l’aide face à une situation toujours plus explosive.
La députée de Mayotte, Estelle Youssouffa, explique dans les colonnes du Figaro paru le 11 octobre dernier, pourquoi l’abrogation du droit du sol pour les étrangers nés à Mayotte est la seule solution pour enrayer les flux migratoires exponentiels.
« À Mayotte, française depuis 1841 et département depuis 2011, la promesse d’égalité républicaine et d’émancipation incarnée par la départementalisation est mise en échec par un sous-investissement public structurel et une crise migratoire unique alimentée par les Comores voisines. Ce territoire, où la promesse républicaine semble vaciller, est sur le point de sombrer, prévient la députée.
Selon elle, la situation est intenable et nécessite des réformes drastiques. Elle propose, comme solution d’urgence, l’abrogation du droit du sol, devenu selon elle un puissant aimant pour l’immigration clandestine.
Le droit du sol, jadis symbole d’égalité et d’intégration républicaine, est aujourd’hui perçu à Mayotte comme un levier pour une vague migratoire incontrôlée. Avec plus de 10 000 naissances annuelles, dont 74 % issues de mères étrangères, majoritairement comoriennes, l’île est submergée. L’infrastructure locale – qu’il s’agisse des écoles, des hôpitaux, ou des services publics – est en pleine implosion. À cela s’ajoute une insécurité croissante qui rend le quotidien des Mahorais de plus en plus difficile.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de la moitié de la population est d’origine étrangère. De plus, 85 % des titres de séjour délivrés sont liés à l’immigration familiale, un pourcentage sans comparaison avec le reste de la France. Pour Estelle Youssouffa, cet afflux incessant est le résultat d’un projet comorien visant à déstabiliser l’île. Malgré les promesses et les accords passés avec les Comores, dont 150 millions d’euros d’aide au développement contre la lutte contre l’immigration clandestine, le nombre d’expulsions diminue. Le gouvernement français, tout en reconnaissant l’échec de cette stratégie, semble toujours hésiter à mobiliser les moyens militaires nécessaires pour protéger la frontière.
Estelle Youssouffa, dans son plaidoyer, n’appelle pas seulement à l’abrogation du droit du sol, mais aussi à la suppression du visa territorialisé, des mesures qu’elle juge indispensables pour assurer la survie de Mayotte. Ces réformes, selon elle, ne doivent pas être vues comme un rejet du projet républicain, mais comme une adaptation nécessaire pour préserver l’intégrité du territoire national.
En parallèle, la députée prône l’adoption d’une loi Mayotte pour renforcer les contrôles aux frontières tout en offrant aux Mahorais le soutien social et économique qu’ils méritent. Il est grand temps, conclut-elle, de mettre fin aux demi-mesures et d’apporter des réponses fortes et spécifiques à la situation chaotique que traverse ce département.
Source : FMM