Le président de Madagascar Andry Rajoe­lina a récemment annoncé une tournée nationale pour sensibiliser à l’utilisation des contraceptifs. Cette campagne coïncide avec l’approbation par le Conseil des ministres d’un plan de promotion de la planifi­cation familiale pour les quatre prochaines années.

L’objectif est ambitieux : doubler le nombre d’utili­sateurs de contraceptifs, afin de réduire le taux de fécondité et, en consé­quence, le taux de pau­vreté, rapporte RFI.
Cette initiative est globa­lement bien accueillie par les ONG. Médecins du Monde, par exemple, voit cette campagne d’un bon oeil. Charlotte Berthier, re­présentante de l’organisa­tion à Madagascar, sou­ligne : « On se félicite que le sujet de la contraception soit une priorité et soit porté au plus haut niveau de l’État. » Toutefois, elle insiste sur la nécessité de traduire ces intentions en actions concrètes sur le terrain, en particulier dans les zones rurales où l’accès aux contraceptifs reste li­mité. Pour garantir le suc­cès de cette campagne, il est crucial que les contra­ceptifs soient effectivement disponibles gratuitement dans les Centres de Santé de Base (CSB), conformé­ment à la politique du mi­nistère de la Santé.

Un autre défi majeur est la sensibilisation des jeunes, notamment en mi­lieu scolaire. Depuis no­vembre dernier, une note du ministère de l’Éducation nationale interdit toute dé­monstration de matériels contraceptifs dans les écoles, prônant plutôt l’abs­tinence. Cette directive complique la tâche des éducateurs en matière de santé reproductive. Mada­gascar présente un indice national de fécondité de 4,3 enfants par femme. Ce chiffre atteint 8 dans la région vulnérable de l’Androy, tandis qu’il est plus bas dans la capitale, avec 2,9 enfants par femme.