Sa plume truculente, parfois maladroite car sous l’effet de la colère, manquera désormais aux Mahorais. Il fait ici un bilan en demi-teinte de son expérience mahoraise et annonce un futur plutôt sombre pour le jeune département qui ne le restera pas d’après lui.

Le Journal des Archipels : On connaît tous le contexte difficile aujourd’hui à Mayotte. Cependant, quels sont d’après vous ses atouts, ses aspects positifs ?

Denis Herrmann : C’est une question très complexe car, comme vous le dites, le contexte est actuellement extrêmement difficile et hélas, je pense que ce n’est pas prêt de s’arranger. Mayotte dispose d’atouts phénoménaux, mais que les Mahorais ne savent pas exploiter correctement. Le premier atout c’est le tourisme. Mais il est impossible de développer le tourisme dans cette ambiance d’insécurité permanente. Sans sécurité, pas de tourisme possible. À ma connaissance, Mayotte est le seul endroit qui se dit ou se veut touristique au monde, où les gendarmes accompagnent les personnes sur les plages et lors de balades en montagne pour éviter les agressions… Il est ensuite impossible de développer cette source de revenus que représente le tourisme sans infrastructures ; la piste longue reste une arlésienne, les tarifs des billets d‘avions sont prohibitifs, les structures hôtelières hors de prix pour un service des plus limités et les restaurants suite à la crise Covid, à la crise de l’eau qui perdure toujours et aux troubles sociaux, ferment, sont à vendre ou tiennent le coup en offrant des prestations en inadéquation avec les prix pratiqués qui sont trop élevés du fait des prix de l’alimentation qui ne cessent de grimper car importée.

 

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