Thibaud Fernandez, petit-fils du fondateur d’Ocetra (Océan Travaux), compte bien participer au développement de cette belle activité dans la région de l’océan Indien, voire au-delà.
Il explique ici ses motivations et ambitions dans le secteur.
Le Journal des Archipels : Scaphandrier, c’est une histoire de famille ? Une vocation ?
Thibaud Fernandez : En effet, même si j’ai grandi en France dans le Cantal précisément, j’ai passé beaucoup de temps dans l’océan Indien où mon père est établi avec Ocetra. Lui-même avait repris cette activité de travaux sous-marins développée par mon grand-père et très tôt je m’y suis intéressé.
Passionné de plongée sous-marine j’ai pu passer mes 3 niveaux de plongée de la FFESSM* et pu essayer quelques plongées en scaphandre. Mais le déclic a eu lieu récemment, après l’obtention de mon baccalauréat professionnel, spécialisé dans les métiers de la sécurité, j’ai souhaité mettre un terme aux études. Le système français qui demande de rester assis à écouter un professeur ne me convenait plus. Ma décision était prise voici 2 ans, à l’âge de dix-huit ans : participer au développement d’Ocetra en devenant scaphandrier.
Depuis, je suis inscrit à l’Ecole Nationale de Scaphandrier (ENS) à Fréjus dans le sud de la France, tout en étant bénévole en tant que pompier volontaire pour satisfaire mon besoin d’action et d’engagement envers les autres.
JDA : Ces dernières années, quelle expérience et quelle influence a pu vous apporter OCETRA ?
TF : Depuis deux ans, j’ai multiplié les visites à La Réunion pour participer à la vie de l’entreprise. J’en ai profité pour passer le Brevet d’aptitude à la conduite des petits navires (BACPM), qui est l’équivalent du permis côtier hauturier, mais en version professionnelle. C’est-à-dire qu’avec ce permis, j’ai pu piloter les navires d’Ocetra et accompagner les équipes sur les sites de plongée. Cette expérience a confirmé mes ambitions.
« C’est surtout l’expérience qui prime dans ce beau métier de scaphandrier. »
JDA : Avec le diplôme de l’ENS prévu en 2024, quelles sont vos ambitions, projets ?
TF : En effet, la délivrance du diplôme de scaphandrier est prévue en février prochain. Entre-temps je dois faire un stage dans une entreprise de la région du Hâvre, au nord-ouest de la France, c’est bien car ça changera des eaux tempérées de Fréjus et chaudes de l’océan Indien. Cette immersion en entreprise correspond à la partie pratique de l’ENS. La première partie étant validée par le certificat d’aptitude hyperbare que j’ai déjà réussi. Là il s’agit de la partie en rapport avec les techniques et les outils et qui porte sur la manipulation, le levage, les différentes soudures, la découpe, le jalonnage, la connaissance des bétons, la métrologie et la bathymétrie.
JDA : Quelles sont vos perspectives, pensez-vous à développer des spécialités pour répondre aux marchés de la région de l’océan Indien ?
TF : Les différentes techniques de soudure m’intéressent et je m’oriente pour plus d’expérience dans ce segment d’activité. Car, en fait, au-delà des différents niveaux à passer, c’est surtout l’expérience qui prime dans ce beau métier de scaphandrier.
Ocetra fête ses dix ans et nous sommes sur un nouveau départ. Personnellement j’aimerai participer au développement de l’entreprise sur des nouveaux marchés dans l’océan Indien, voire plus loin. Je n’ai que 20 ans, je pense être très endurant et résilient, j’espère mettre ces qualités au service du développement d’Ocetra.
*Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins.