Le tourisme, l’un des piliers de l’économie mauricienne, sévèrement secoué par la crise de la COVID-19 se rebâtit rapidement grâce à la croissance du nombre de touristes qui reviennent massivement. Toutefois, l’industrie de l’hôtellerie est confrontée à un sérieux manque de main d’œuvre. Comment retenir les jeunes qui préfèrent de plus en plus s’expatrier ou s’engager chez des croisiéristes ? Des hôteliers proposent quelques astuces…
Les défis de l’hôtellerie à Maurice, dont la rétention des talents, ont été débattus autour d’une conférence en fin 2023 au Veranda Grand Baie à l’initiative de Rogers Hospitality. Le Chief Executive Officer de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM), Jocelyn Kwok a présenté les défis que guette le secteur face à la génération Y et Z étant donné que des interrogations sont souvent soulevées sur les attentes et les rêves de ces générations.
Le salaire, la compétitivité, la productivité, dit-il, sont remis en question. « Au-delà de ces problèmes classiques, viennent se greffer des choses extrêmement importantes pour l’individu », fait-il ressortir. A ce sujet, il avance que les nombreux phénomènes et les tendances corsent la situation des hôteliers. Ainsi, l’organisation d’un plan sur le moyen-terme devient compliqué. « Chez l’Ahrim, nous avions vu un départ massif de l’industrie, soit entre 4000 à 6000 personnes. Dans l’ensemble, les membres font de leur mieux pour se surpasser. On étoffe les avantages malgré un cadre légal existant et qui peut freiner à la modernisation de l’offre », avoue-t-il.
Comment freiner cette vague de départs ?
Parmi ces incitations, l’on note l’augmentation du salaire de 35% de 2020 à 2023. Cette cause, avance le CEO, est un « passage obligé », accompagné d’une flexibilité au niveau du travail. « Chaque hôtelier doit être capable de s’adapter malgré les calendriers journaliers qui sont assez rigides », dit-il. Une flexibilité que doivent adapter ceux qui travaillent à plein temps ou à temps partiel. Le risque de perdre un employé est présent dans l’hôtellerie. Pour lutter contre ce risque, Jocelyn Kwok avance le bonheur au travail. Étant donné que l’employé possède des compétences qui peuvent être « parfaitement adaptables» dans d’autres secteurs, le garder devient crucial. Des compétences, dit-t-il, qui ne s’apprennent pas sur les bancs de l’école.
Jocelyn Kwok avance néanmoins que ceux qui retournent dans les hôtels après avoir passé quelques temps sur les bateaux de croisières ont de belles compétences. Et pour garder ces compétences, il estime que les hôtels doivent évoluer pour répondre à leurs demandes.
Le secteur du tourisme vit un véritable changement et s’adapte à la nouvelle génération. Pour le CEO de l’AHRIM, « le jeu est ouvert et les employés vont se surpasser», expliquant le fait que ces derniers vont donner des limites à ce qui leur plait.
L’un des moyens pour répondre au sérieux manque de main d’œuvre tout en offrant une expérience inégalée aux membres des équipes, Rogers Hospitality a taillé sur mesure son Employee Value Proposition. Avec le soutien de ses employés, le groupe a su travailler un projet poussant à accroître sa compétitivité sur le marché de l’hôtellerie. Une méthodologie internationale a été utilisée et tournait autour de l’approche “give and get”. L’accent a été mis sur la solidarité, l’entraide, la camaraderie pour une équipe résiliente qui peut relever les défis.