La Financial Services Commission (FSC, Commission régulatrice des services financiers) a annoncé ce mardi 31 octobre une consultation publique sur le métavers. Si le terme de Métavers s’est répandu rapidement, reste à définir les implications pour la société et surtout le monde des affaires. Anticipant les mutations que causeront les métavers dans le monde financier, la FSC se lance dans une consultation publique afin de s’y préparer convenablement.
« Conformément à son processus transparent d’élaboration de politiques réglementaires, la Commission des services financiers de Maurice (« FSC ») publie un document de consultation sur les développements stratégiques et les répercussions du métavers pour le secteur des services financiers à Maurice. Les principaux objectifs du document de consultation sont de garantir que les environnements réglementaires et commerciaux à Maurice sont correctement préparés et réorganisés, le cas échéant, pour que les parties prenantes du secteur des services financiers puissent s’engager dans de telles nouvelles expériences numériques et en bénéficier en conséquence », avance le communiqué.
Les acteurs des secteurs concernés sont invités à soumettre leurs commentaires sur le document de consultation, par courrier électronique à fintechconsultation@fscmauritius.org au plus tard le 30 novembre 2023.
Se déplacer de manière fluide entre différents domaines numériques.
Le terme Métavers est aujourd’hui bien popularisé. Facebook y est pour beaucoup, ayant annoncé ses ambitions dans ce domaine et ayant même changé de nom pour devenir Meta. C’était en octobre 2021. Depuis, il semble que le géant mondial a rétropédalé après y avoir investi des milliards de dollars. Meta a en effet annoncé plusieurs milliers de licenciements fin 2022.
Si le terme est connu, sa définition et ses implications pour les mondes de la finance et du numérique demeurent floues pour le grand public. Le document de consultation de la FSC a tenté une définition :
« Le métavers a été défini, dans un rapport publié récemment par McKinsey, comme l’espace numérique émergent 3D qui utilise la réalité virtuelle, la réalité augmentée et d’autres technologies avancées d’Internet et des semi-conducteurs pour permettre aux personnes de vivre des expériences personnelles et professionnelles réalistes en ligne. Contrairement aux expériences de réalité virtuelle conventionnelles qui sont isolées et déconnectées, le métavers est envisagé comme un univers transparent et persistant qui permet aux utilisateurs de se déplacer de manière fluide entre différents domaines numériques*.
Le métavers est en fait un espace partagé où les personnes peuvent créer, consommer et collaborer à grande échelle.
Des métavers, au pluriel…
Il serait plus approprié de parler des métavers, au pluriel, car plusieurs entreprises ont développé ou développent leur propre métavers (monde virtuel). Ainsi, l’interopérabilité de ces métavers n’est pas du tout acquise. Les métavers devraient bousculer le monde financier car ils seront, par exemple, des espaces d’échange, de commercialisation et de vente d’actifs numériques (aussi appelés cryptoactifs) que les instances régulatrices peinent toujours à encadrer. En 2021, le journal des Archipels a eu l’opportunité de découvrir des projets de métavers conçus à Maurice ou par des Mauriciens, mais en deux ans, peu de ces projets ont vu la lumière du jour, faute de réglementations, entre autres.
Un entrepreneur, opérant dans le numérique, se demande si c’est à la FSC de légiférer sur le métavers qui selon lui dépasse le cadre des services financiers et des actifs numériques. « Quelle est l’intention ? S’agit-il d’une réglementation ou de lignes directrices ? Et, pour les développeurs (de métavers), les créateurs ou les entreprises, s’agit-il uniquement d’entreprises sous la juridiction de la FSC ? Quel est le but ? On ignore quelle est la relation entre le(s) métavers et la FSC », a-t-il déclaré.
*La réalité virtuelle (VR), qui offre aux utilisateurs une expérience totalement immersive, les transportant dans des espaces numériques qui simulent le monde réel.
La réalité augmentée (AR), qui superpose des éléments virtuels au monde réel, améliorant ainsi la perception et l’interaction des utilisateurs avec l’environnement physique. »