C’est la Cour Suprême de Moroni qui vient de rejeter, le 9 septembre dernier, une requête qui avait été engagée par maître Maliza Saïd Soilihi. La communauté comorienne vivant à l’étranger, notamment en France, ne pourra donc pas s’inscrire sur les listes électorales en vue des Présidentielles prévues en début 2024.

L’avocate Maliza Saïd Soilihi, inscrite à la fois aux barreaux de Moroni et de Marseille, spécialiste en droit public et droit international, semblait pourtant savoir de quoi elle parlait en avançant que leur vote est pourtant bien prévu par le code électoral comorien, mais ce droit n’est pas appliqué dans la pratique.
D’après nos partenaires de Mayotte Hebdo : « Le rejet de la requête était prévisible, elle avait d’ail­leurs probablement plus pour objectif d’attirer une fois plus l’attention sur la démocratie selon Azali Assoumani que d’espérer en l’approbation de la jus­tice. Ne serait qu’en France, la communauté comorienne compte en­viron 300 000 ressortis­sants qui, s’ils votaient, influeraient à coup sûr le résultat du scrutin, puisqu’ils représentent à eux seuls plus d’un tiers de la population de l’ar­chipel selon une projec­tion officielle.

Déni de démocratie

La plus haute juridiction de l’ar­chipel de l’océan Indien, dont la décision ne peut être contestée, a estimé que l’avocate franco-co­morienne qui avait déposé la requête, Me Maliza Said Soilihi, n’était pas légitime à le faire, décla­rant de fait sa requête ir­recevable. C’est en règle générale le mode opéra­toire de la Cour suprême, qui dès que le sujet dé­range, se déclare soit in­compétente, soit rejette les requêtes. Une justice qui semble n’en avoir que le nom. Le chef de l’Etat Azali Assoumani et pré­sident en exercice de l’Union africaine, est can­didat à sa propre succes­sion à la tête de l’Union des Comores. Accepter le vote de la diaspora serait comme admettre la fin de son règne, puisque la majorité des exilés ont fui son régime et ne se priveraient pas pour pro­voquer sa chute. Un nou­veau constat de déni de démocratie qui accable un peu plus le régime en place et n’augure pas de jours meilleurs à l’ap­proche des prochaines élections présidentielles et des gouverneurs ».

 

Illustration : Crantes de route, Le Grand Archipels. Jacques Rombi, Ed