L’amalgame entre Comoriens et Mahorais (Français depuis 1841) est courant à La Réunion où les deux communautés sont souvent appelées du sobriquet de « Bann Komor ».
Un amalgame repris maladroitement par le ministre de l’Education Gabriel et là, ça ne passe pas !
En visite à La Réunion la semaine dernière, Gabriel Attal a créé la polémique en évoquant “une immigration importante” de Mahorais et de Comoriens à La Possession.
“Ça a pu poser, pas des difficultés, mais des interrogations pour certaines familles réunionnaises. Et finalement, par un travail de médiation avec la maire (Vanessa Miranville, à droite du ministre sur la photo) et son équipe, les services de la Ville, ceux du rectorat, on arrive à construire cette mixité et que ça se passe bien”, a-t-il continué.
Le nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse a présenté ses excuses dans la foulée et promis une visite prochaine à Mayotte.
Mais le mal était fait et les députés de Mayotte ont saisi la balle au bond pour réclamer plus de respect pour Mayotte. “Monsieur Gabriel Attal, il n’y a pas d’immigration mahoraise” à La Réunion. Sauf “considérer vos compatriotes du 101e département (Français depuis 1841) comme des étrangers et à faire de com’ politicienne sur notre dos”, a réagi Estelle Youssouffa, la députée de la première circonscription de Mayotte.
L’autre député de Mayotte, Mansour Kamardine, a transmis ce communiqué à notre rédaction : « Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, s’est excusé des propos inacceptables tenus sur les Mahorais lors de sa visite à la Réunion. J’en prends bien acte. À mes yeux, l’important est ailleurs. Il se situe d’abord dans la volonté du gouvernement de construire Mayotte comme une annexe, voir une sous-région coloniale de la Réunion et ensuite, dans l’approbation par des élus de la Réunion des propos tenus, alors que ces mêmes élus réunionnais sont si prompts à insulter et stigmatiser les Mahorais et leurs élus lorsqu’ils se battent, en soutenant l’opération « Wuambushu », pour la sécurité et contre une submersion migratoire clandestine du 101ème département français.
Dans cette affaire leur silence approbateur est assourdissant. Cela montre qu’ils amalgament délibérément les Comoriens, qui sont des étrangers, et les Mahorais, qui français depuis près de 200 ans.
Or, le déplacement de famille mahoraises vers la Réunion est volontairement voulu et encouragé par l’Etat, pour permettre de limiter le développement de l’Education nationale à Mayotte et favoriser le remplacement des populations mahoraises par celles des Comores.
Ces déclarations doivent servir de réveil de la conscience de l’Etat pour, enfin, faire de Mayotte ce qu’elle doit être : un véritable département français autonome de la Réunion et favoriser l’égalité sociale, afin de permettre aux Mahorais d’avoir, sur leur territoire de naissance, ce qu’ils vont chercher dans l’île soeur: infrastructures de développement durable, dont l’eau, l’école, les routes, la piste d’aviation, le port, le système hospitalier. En bref, un territoire français où les valeurs de la République vivent et où l’égalité des chances n’est pas qu’un slogan !
(Facebook Gabriel Attal)