C’est une information qui fait froid dans le dos. Une douche froide si l’on peut encore jouer sur les mots à propos d’une situation dramatique qui touche la population de Mayotte.
Alors que la pénurie en eau fait craindre le pire, notre confrère Denis Herrmann des Nouvelles de Mayotte, dans son édition de ce 16 août, informe que les unités de dessalement d’eau, qui avaient été amenées à Mayotte dans le cadre de l’opération Wuambushu (lutte contre l’immigration clandestine), sont reparties en Métropole en même temps que les forces de l’ordre qui en ont bénéficié durant l’opération.
Alors qu’il faut environ 40000m4 d’eau par jour à Mayotte, la production de l’usine de dessalement de Petite Terre ne suffit pas et notons au passage qu’environ 12000 m3 d’eau sont perdus chaque jour à cause des fuites dues aux installations défectueuses.
« Pour Wuambushu des unités de dessalement d’eau de mer avaient été installées pour servir aux besoins des personnels de l’opération et étaient mises en œuvre par la Protection civile. Or cette dernière s’est vue signifier la fin de sa mission le 20 juin dernier.(…) l’Administration étant ce qu’elle est , elle a plié bagages et s’est cassée avec le matos (..) Ces quatre unités opérationnelles auraient dû rester à Mayotte ! Préfet et élus n’ont rien fait pour empêcher leur départ et pour cause, ça s’est fait en loucedé ! »
Vers une guerre de l’eau ?
On devine la colère dans les propos de notre confrère qui est pourtant habitué aux coups tordus dont sont victimes régulièrement les Mahorais.
Gageons que face à la guerre de l’eau annoncée, d’autres unités de dessalement vont être importées dans le jeune département français. A grands frais comme il se doit pour les « responsables » administratifs qui gèrent les dossiers depuis Bercy.
Il faut dire qu’avec plus de 3000 milliards d’euros de dette publique, l’Etat français n’est plus à cette goutte d’eau près !
Voici plusieurs années que les responsables politiques locaux et la presse lancent des cris d’alarme pour prévenir du risque : la surpopulation a fait exploser la demande en eau. Malheureusement la faible pluviométrie de ces derniers mois a entrainé l’inévitable et aujourd’hui les robinets sont à sec, ce qui fait craindre, dans un climat social déjà très tendu une guerre de l’eau…
Lire notre article en date du 25 juillet dernier.
Photo : J.Rombi