Le Cryptoverse Summit a été une belle réussite pour Wakanda 4.0 et son directeur et fondateur Benito Elisa. Cette seconde édition organisée à l’hôtel Intercontinental à Balaclava a réuni environ 150 personnes en présentiel et 75 en ligne, pour de multiples tables rondes relatives aux actifs numériques et à la juridiction mauricienne. Le sommet aura permis aux acteurs de cette industrie à Maurice et à l’étranger d’évaluer le VAITOS (loi-cadre sur la réglementation des actifs numériques) qui place Maurice sur la carte mondiale depuis environ un an.
Suite de l’article paru sur notre dernière édition du magazine
(…) « MINDEX est la première bourse d’échange pour tous types d’actifs digitaux d’Afrique, pour les investisseurs professionnels et particuliers. Régulées par la Commission des services Financiers, les entreprises MINDEX permettent l’émission, l’échange et la détention des actifs numériques, incluant les valeurs mobilières sous forme d’actifs numériques », explique Jessica Naga*. Son intervention, pleine d’enthousiasme, aura servi d’illustration concrète des possibilités naissantes mais réelles qu’offre Maurice comme juridiction.
Malgré la bonne dynamique que donne ce nouveau cadre régulateur, plusieurs challenges demeurent pour la juridiction mauricienne. « Certes, Maurice s’est positionné comme une juridiction prête à accueillir les cryptoactifs mais toutes les autorités ont besoin de s’aligner sur la FSC (Commission des services financiers) qui prend les rênes dans cette réglementation. Par exemple, on est toujours sur le qui-vive par rapport aux décisions de la banque centrale. La MRA (le fisc mauricien – Ndlr) aussi est un acteur très important : comment va-t-elle se positionner sur la taxation des profits faits sur les cryptoactifs ? L’autre facteur limitant crucial sont les « capitaines du secteur » qui doivent se mettre à jour. Cela passe par un recrutement agressif de nouvelles compétences, notamment dans le domaine de la technique numérique, surtout dans les Management companies (sociétés de gestion au cœur du centre financier mauricien – Ndlr) où il faut faire l’intégration des personnes techniques dans le monde financier. Cela nécessite de revoir le marché du travail dans ses secteurs. Et finalement, la cryptomonnaie est toujours une activité à risque élevé en ce qu’il s’agit des normes du combat contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les banques ne comprennent pas encore ce milieu. C’est inévitable, elles vont s’y mettre, mais le plus tôt sera le mieux. »
Une banque d’affaires intéressée pour la gestion des actifs numériques.
Raison pour laquelle le Cryptoverse summit a attiré de nombreux comptables et avocats lors de cette seconde édition : en effet, ACCA Mauritius et Lex Frontier représenté par Ashveen Gopee, directeur du cabinet juridique Lex Frontier, ont été associés au Cryptoverse Summit. L’objectif était non seulement d’organiser un forum autour des cryptoactifs et de la juridiction mauricienne, mais surtout d’inciter les comptables et avocats à comprendre la pertinence de ce secteur émergeant pour leurs métiers respectifs. Une banque d’affaires a aussi signifié son intention de se lancer dans les services relatifs à la gestion des actifs numériques. A suivre dans les colonnes du journal des Archipels…
*Jessica Naga est avocate et entrepreneure dans la fintech. Elle est la directrice générale du groupe MINDEX qui comprend, entre autres, MINDEX Digital Custodian Limited – la première entreprise ayant obtenue la licence de Virtual Asset Service Provider de la Commission des services financiers de Maurice.