Si les pétroliers doivent, au bas mot, l’équivalent de plus de 300 millions d’euros à l’Etat en redevances diverses, ce dernier n’a pas encore participé financièrement à maintenir les prix à la pompe. Explications.
La dette des pétroliers envers l’Etat malgache s’élèvait à 1 406 milliards d’ariary* en 2022, a indiqué le 13 mars dernier, la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison. Les opérateurs pétroliers doivent entre autres 1 136 milliards d’ariary de taxes et 270 milliards d’ariary de redevances à l’Etat dont 23 milliards d’ariary de redevance de développement du secteur et 247 milliards d’ariary de redevance d’entretien routier.
De l’autre côté, les arriérés de l’Etat vis-à-vis des pétroliers pour maintenir les prix à la pompe ne sont pas encore apurés. Le montant total de ce passif en mai 2022 était estimé entre 237 et 347 milliards d’ariary. Au mois de septembre, la Jirama (société étatique qui produit et distribue l’eau et l’électricité dans le pays) devait également plus 800 milliards d’arriérés aux pétroliers.
Je te tiens, tu me tiens…
Les pétroliers n’ont pas encore versé leurs dettes à l’Etat, a déclaré la ministre de l’Economie hier lors de l’annonce du décaissement des 32,6 millions du FMI au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Un accord aurait été trouvé entre l’Etat et les pétroliers en décembre. Il a été présenté au FMI dans le cadre de la troisième revue de la FEC ayant permis, entre autres, d’obtenir ce troisième décaissement.
L’Etat va régler ce passif des pétroliers à travers des bons de trésor spéciaux (BTS) inscrit dans la loi des Finances 2023, annonce la ministre. « Il reste à attendre, la sortie du décret autorisant l’émission de ces BTS pour les pétroliers », précise Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison.
Source GEM (Groupement des Entreprises de Madagascar) – photo Unsplash.
*1 euro = environ 4600 ariary à la mi-mars.