Enième visite ministérielle dans le jeune département français et énième engagement ministériel, le cœur sur la main, à combattre l’immigration clandestine.
Mais cette fois, c’est sûr, juré-craché, l’Etat prendrait les choses en main. Jugez un peu des mesures annoncées par Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur : remise en question du droit du sol, ouverture d’un centre de rétention pour mineurs (en fait établissement expérimental pour une douzaine de jeunes délinquants), et surtout renforcement des moyens de lutte contre l’immigration clandestine.
Voilà environ trente ans que les responsables parisiens se rendent régulièrement à Mayotte pour y répéter les mêmes recettes qui ont déjà prouvé leur inefficacité.
Pourtant, les élus locaux, journalistes et observateurs avertis indiquent de puis longtemps aux autorités quelle serait la solution pour enrayer cette immigration effrénée, cause de tous les déséquilibres sociaux, économiques et environnementaux : la coopération régionale et l’aide au développement des Comores voisines d’à peine 60 kilomètres de Mayotte.
Le président Macron semblait l’avoir compris en octroyant en 2019 une aide de 150 millions d’euros aux Comoriens (oui vous avez bien lu : 150 millions), en échange d’une lutte efficace contre l’émigration illégale. Condition jamais respectée par les autorités comoriennes comme on pouvait s’en douter.
Au troisième jour de la visite des ministres (Darmanin est venu en force, en compagnie de Jean François Carenco, Ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer chargé des Outre-mer et de Charlotte Caubel, Secrétaire d’Etat auprès de la Première ministre, chargée de l’Enfance) pas un mot sur cette manne financière qui aurait pu, soit dit en passant, profiter directement à la population mahoraise qui est la plus pauvre de France, faut-il rappeler là aussi.
Mayotte, c’est la plus grande maternité de France avec environ 12000 naissances par an, essentiellement d’origines étrangères. C’est également le record mondial de reconduites à la frontière (avec environ 25 à 30000 reconduites les bonnes années). Cherchez l’erreur !
Photographie : LNM