La “A” employé à la fin du nom de notre belle région d’Indianocéanie n’est pas une faute de frappe, mais une simple allusion à l’Etat d’Océania. Ce pays fictif que Georges Orwell, dans son roman « 1984 », prend comme matrice du régime totalitaire parfaitement organisé par Big Brother, ce grand frère qui nous veut du bien…
Roman ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui tant la réalité a dépassé la fiction.
Par Jacques Rombi, directeur de publication
Dans beaucoup de pays à travers le monde, l’obligation de la troisième dose a servi de prétexte à une organisation numérique de contrôle des passes sanitaires. Les titulaires des schémas complets de vaccination étant autorisés à profiter des espaces de libertés, les autres pouvant être « désactivés » à tout moment. Nous sommes bien dans « 1984 », mais en 2022, année où les bons sujets peuvent être activés ou désactivés à tout moment, d’autant plus qu’ils sont contrôlés en permanence par des réseaux publics de télésurveillance en même temps que des réseaux privés soi-disant sociaux.
Non pas que nous soyons opposés aux applications numériques : elles peuvent être de formidables vecteurs de connaissance, d’éducation voire même de liberté comme celle de la Presse. Dans les pages qui suivent de nombreux QR Codes à scanner via vos smartphones sont autant de relais vers plus de contenus vers nos websites, preuve que nous sommes partisans d’une utilisation du numérique raisonnée.
Et si ce ces activations et désactivations des libertés de circuler n’étaient que des étapes vers des contrôles plus stricts ?
Big Covid is watching you !
Dans notre région, alors que le port de la muselière (du masque… pardon) est soumis à des réglementations disparates, le délire lié aux vaccinations n’en finit pas de faire des vagues.
Le masque, à Maurice par exemple, est devenu un prétexte pour taxer les touristes français qui, insolents épris de liberté, osent le poser sur le menton et se voient alignés par des forces de l’ordre en mal de répression et de devises.
A Madagascar, après avoir fait le buzz pendant deux ans, le fameux remède CVO+ à base d’artemisia et de ravintsara, est en phase d’être homologué par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Autant d’exemples (et la liste est encore longue) prouvant que nos gouvernants cherchent, essaient, expérimentent et c’est bien normal. Mais il aurait été tellement plus simple d’avouer tout simplement qu’ils ne savaient pas plutôt que d’imposer, sous prétexte de nous vouloir du bien, règlements et contraintes dictatoriales.
Pendant ce temps, le paludisme continue de faire toujours plus de victimes (aux Comores, plus de 10000 nouveaux cas ont été recensés en 2021) et plus de 600000 morts rien que pour la zone africaine sous responsabilité de l’OMS.
Pourtant, la journée mondiale contre le paludisme du 25 avril dernier, a été presqu’entièrement occultée par des informations toujours plus alarmistes sur la crise Covid !
Sur ce sujet, lire la chronique du docteur Diebolt en fin de magazine (JDA 6). Il partage ici sa vision de la répression qui a touché et touche encore le milieu médical français.
Quid de l’esclavage moderne ?
Deux jours plus tard, le 27 avril, un autre sujet d’actualité a concerné notre région. Un sujet dont l’effet pervers touche de cécité aujourd’hui l’immense majorité des citoyens de notre Indianocéanie : l’esclavage !
Le 27 avril voit la commémoration de la promulgation du décret du 27 avril 1848 relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et possessions françaises.
A Maurice (où l’abolition fut effective en 1839, après quatre années «d’apprentissage»), une exposition itinérante dans des supermarchés a permis de mettre en exergue toutes sortes de cruautés et sauvageries passées.
A Mayotte, le Conseil départemental a relayé l’exposition nationale sur l’histoire de l’esclavage dans l’espace français (occultant de fait l’espace global dans lequel les Français n’étaient qu’un des maillons d’une grande chaîne tendue depuis le golfe persique et l’Afrique de l’Est avec Zanzibar comme épicentre « d’exportation »).
Pourtant, toutes ces expositions et débats qui partaient certainement de bonnes volontés ont oublié l’essentiel : l’esclavage moderne !
Nous regardons dans le rétroviseur au lieu de regarder devant et autour de nous. Car outre le fait de remuer le couteau dans la plaie de certaines communautés de nos îles, toutes ces manifestations occultent une cruelle actualité : plus de 45 millions d’esclaves* sont, au bas mot, recensés dans le monde.
Nous avons pu avoir des sources fiables sur l’exploitation (le mot est faible) actuellement pratiquée sur des millions de Ouïghours dans la région du Xinjiang en Chine. A lire là aussi sur le Journal des Archipels numéro 6..
*D’après le Global Slavery Index de la Walk Free Foundation (estimations produites à partir des données de 54 enquêtes nationales et d’entretiens avec plus de 71 000 personnes interrogées dans 48 pays).