C’est le nouveau (et énième) cri d’alarme lancé par le député Mansour Kamardine dans une tribune adressée à notre magazine : « La multiplication des meurtres entre bandes violences organisées, comme à Koungou dimanche soir et à Sohoa la semaine dernière, les troubles à l’ordre public systématiques après ces règlements de compte, comme à Koungou ces jours ci, les attaques quotidiennes des automobilistes sur la voie publique sur l’ensemble du territoire du Nord au Sud, les menaces systématiques contre les élus partis à la reconquête des territoires perdus, comme actuellement vis-à-vis du maire de Bandrélé, après les menaces perpétrées contre les élus de Ouangani et ceux de Koungou en 2021, les difficultés à assurer la sécurité aux abords et dans les établissements scolaires, comme ces dernières semaines encore aux lycées de Kahani, de Mamoudzou et de Coconi, plongent les Mahorais dans la torpeur !
Malgré mes interpellations permanentes sur l’impérieuse nécessité de mettre des moyens adéquats pour que Mayotte retrouve sa sérénité et malgré l’engagement remarquable des forces de l’ordre, l’Etat agit toujours trop tard et trop peu. L’augmentation notable de 40% des forces de l’ordre qui nous avons obtenu ces dernières années ne permet pas de maîtriser une situation qui s’empire. Depuis 2012, les meurtres, les agressions, les menaces sur les citoyens, les risques pour les élèves explosent par manque de moyens, car la mise à niveau récente des forces de l’ordre correspond aux besoins que nous avions il y a 5 ans ! L’Etat a donc toujours 5 ans de retard !
Si la condamnation par le gouvernement des récents évènements de Koungou par les voix du ministre de l’intérieur et de la ministre des outre-mer tranche avec le déni de réalité que nous avons subi jusqu’en 2020, il ne suffira pas à résoudre le problème.
Condamner c’est bien, agir c’est mieux !
C’est pourquoi, de nouveau, j’appelle solennellement le gouvernement à prendre la mesure de la situation et de la colère qui monte au sein du corps social, pour en tirer, sans délai, les conséquences en :
– Renforçant les effectifs dédiés à la lutte contre les bandes organisées ;
– Renforçant les effectifs dédiés à la sécurité publique notamment sur les routes ;
– Renforçant les effectifs d’appui à la reconquête des territoires perdus ;
– Créant une base de la Marine permettant l’affectation d’un patrouilleur de nouvelle génération ;
– Créant une base de drones de surveillance à Mayotte ;
– Mobilisant l’agence européenne Frontex pour sécuriser le territoire de Mayotte ;
– Renforçant par des moyens innovants la prise en charge des jeunes étrangers non accompagnés ;
– En modifiant la législation permettant une maîtrise du territoire et une lutte contre l’insécurité plus efficaces.
Ses propositions et d’autres en matière de sécurité, je les porte depuis plusieurs années.
Il est temps en matière de lutte contre les violences que le gouvernement écoute les élus de Mayotte !