Supers prédateurs ne craignant rien ni personne, les orques sont douées d’une intelligence qui fascine. Issus d’un conte en noir et blanc, ces majestueux animaux ont nourri mythes et mystères depuis la plus haute antiquité*. Mais la baleine tueuse (whale killing de son petit nom) n’attaque pas l’homme en qui elle reconnait certainement un cousin lointain.
Par Jacques Rombi
Photographies Jean Michel Bou de la Meschaussée
Pourtant le terrible bipède qui colonise aujourd’hui terres et océans, a oublié depuis longtemps cette mémoire collective et mammifère. Considérées comme des concurrentes directes pour la pêche à la légine dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), les familles d’orques sont passées près de l’extinction au début du nouveau millénaire. Cela sous la pression de certains pêcheurs pirates, usant à leur encontre de dynamites et autres techniques génocidaires contre l’animal trop intelligent pour eux.
Les orques développent en effet des techniques de chasse qui sont spécifiques à chaque groupe, chaque famille. Nos lecteurs intéressés par le sujet, auront déjà vu les documentaires du réputé François Sarano qui démontrent les multiples techniques développées par le sublime animal comme l’échouage pour avaler un jeune éléphant de mer ou encore la création de vagues pour déstabiliser un phoque réfugié sur un radeau de glace instable…
autant de techniques ad’hoc, issues de l’empirisme des situations, patiemment et exclusivement enseignées aux jeunes d’une même famille.
Pour le cas des orques hauturières de Crozet, elles ont eu le malheur d’apprendre rapidement à décrocher les poissons des lignes à légine sans se blesser avec les hameçons.
Ce qui leur vaudra d’être récompensées à coups de dynamites jusqu’à ce que les courageux marins de l’ONG Sea Sheperd n’interviennent pour s’opposer aux abrutis assassins, puis que la Marine nationale française ne vienne en 2002 mettre fin officiellement aux massacres.
Depuis l’embarquement de surveillants des pêches sur les chalutiers (légaux) est devenue la règle. Les TAAF sont en effet des territoires français et profitent ainsi de moyens financiers conséquents pour organiser pêche durable et protection des écosystèmes. Ce qui n’est malheureusement pas le cas dès qu’on rejoint les eaux internationales en proie aux pires pirates venus du nord-est le plus souvent, mais c’est un autre débat.
Jean Michel Bou de la Meschaussée a organisé de nombreuses missions scientifiques pour le compte de médias internationaux. Missions qui ont contribué à mieux connaitre ces magnifiques animaux et à sensibiliser à leur protection. Retours en images.
*Pour certains, Orca se référerait à la divinité Orcus qui avait trait à la mort.