Un petit joyau de 211 km2 et près de 52 000 habitants[1], Mohéli est la plus petite des îles Comores. C’est un sanctuaire de biodiversité marine et terrestre qui compte un taux très élevé d’espèces endémiques et des paysages remarquables. L’an passé, l’île a fait l’actualité en devenant une Réserve de Biosphère (RB).
Une reconnaissance mondiale qui valorise toute une démarche mise en place sur cette petite île précieuse et fragile.
Une Réserve de Biosphère se définit comme étant un territoire reconnu par l’UNESCO conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable.
L’aventure commence en 2001, année qui marque la création du Parc National de Mohéli (PNM). A Partir de là, l’initiative d’inscrire l’île dans le cadre d’une RB prend forme avec une vision du gouvernement comorien, soutenue par des partenaires techniques et financiers notamment le PNUD avec l’appui de l’Unesco. Les travaux ont abouti à la création en 2017 de la commission nationale des Comores – UNESCO et en 2O21, la RB de Mohéli est devenue officiellement la première et unique réserve de biosphère des Comores. L’Agence française de développement (AFD) est le principal partenaire financier du PNM depuis 2014, avec un soutien financier allant jusqu’à 3 millions d’euros.
Vendre la « destination Mohéli » au niveau international
A quoi doit-on s’attendre ? La RB de Mohéli devrait être un lieu qui favorise l’intégration harmonieuse de la population et de la nature dans une logique de développement durable. La principale contribution serait la protection de l’environnement et l’amélioration du bien-être humain. Ainsi, le label RB de l’UNESCO devrait contribuer à la promotion de l’île, afin de mieux vendre la « destination Mohéli » au niveau international. Il devrait également favoriser la mobilisation des fonds pour une meilleure gestion de la biodiversité.
Et selon le PNM « L’établissement de la RB Mohéli représente de toute évidence un véritable défi, celui de mettre en place un mécanisme approprié de gouvernance. Notamment une entité chargée de planifier et de coordonner toutes les activités qui se déroulent sur le site ». Des travaux s’accélèrent dans ce sens, les derniers en date se sont déroulés au cours de ce mois de janvier à Fomboni, capitale de l’île. Lors d’une réunion patronnée par le gouvernorat de Mohéli dans le but de mettre en place une gouvernance opérationnelle de « Mohéli Reserve de biosphère de l’UNESCO ».
Conservateurs, chercheurs, entrepreneurs, population locale, élus, société civile, organismes internationaux etc… devront collaborer afin de trouver des solutions permettant de faire un trait d’union entre protection de la biodiversité et développement socio-économique. Cela permettrait à Mohéli de bénéficier pleinement de ce statut international de RB, d’où l’exigence d’une gouvernance ouverte et évolutive.
Plus d’informations sur ce sujet à lire sur notre prochaine édition du magazine.
De notre correspondant aux Comores : Saïd Abdallah Nassim
[1] Recensement Général pour la Population et l’Habitat 2017