Ceux qui s’intéressent aux problématiques de développement connaissent ses 17 objectifs tels que définis par Kofi Hannan en 2000.
Depuis, ces objectifs sont mis en œuvre auprès du secteur privé dans tous les pays du monde à travers le programme Pacte Mondial («Global Compact » pour les intimes). Dans la région, c’est Salimah qui a l’honneur de développer ce programme.
Par Jacques Rombi
Photographies : Fabien Dubessay
Une belle mission assez exceptionnelle puisqu’ici à Maurice, elle est la seule du monde à pouvoir représenter plusieurs pays : « Gobal Compact Mauritius concerne également les îles de Madagascar, les Comores et les Seychelles. C’est une façon de mettre à l’épreuve l’objectif 17 qui porte sur le partenariat. Nous sommes en phase de démarrage et cette expérience pourrait être dupliquée ailleurs… » dixit cette jeune femme au sourire permanent. Un sourire qui est à coup sûr la marque d’une personne épanouie et qui a trouvé sa voie : « j’ai fait mes études et j’ai commencé ma carrière professionnelle dans l’informatique, précisément chez le groupe Harel Malac où rapidement je me suis plus intéressée aux personnes, aux ressources humaines, plutôt qu’aux ordinateurs. Je posais sans cesse la question de connaitre l’impact de l’entreprise sur les ressources humaines et inversement… » Une curiosité qui la ramène alors sur les bancs de l’Université de Maurice où elle passe un Master de Project Manager for sustainable development. C’est alors l’occasion de changer de casquette au sein de l’entreprise qu’elle semble toujours avoir dans son coeur car elle lui a permis de s’épanouir et trouver sa voie : « j’ai pris un poste de CSR officer au sein de la fondation de l’entreprise où je me suis impliquée dans l’éducation d’enfants vulnérables issus de milieux défavorisés. Harel Malac intervenait alors dans chaque quartier où l’entreprise avait une implantation dans le pays…»
Là, Salimah a pu vraiment toucher du doigt les ressorts qui font l’échec scolaire et l’exclusion en même temps que la recherche de solutions adaptées, en faisant intervenir tous les outils liés aux financements, la mise en œuvre et le suivi de ces enfants.
Axian, IBL, MCB et Afrasia Bank, membres fondateurs
Une expérience qui lui vaudra en 2016 l’élaboration du « sustainable report » de l’entreprise aux côtés de Sophie Desvaux de Marigny. L’idée étant de mettre en place un plan stratégique avec des buts communs à atteindre pour les différentes entités du groupe. Le Pacte Mondial n’est plus très loin !
Les premières initiatives liées aux « planet goals » (buts pour la planète) commencent alors à se mettre en place dans l’esprit de celle qui pense à retourner sur les bancs de l’Université encore une fois. Elle saisit bien que cette histoire de « planet goals » n’est pas une mince affaire et qu’il lui faut apprendre et apprendre encore. Elle suit alors en 2019 une formation de programmation neurolinguistique (ou étude des comportements pour faire simple).
Le Pacte mondial est mis en place dans notre région depuis 2020 sous l’impulsion de quatre membres fondateurs : le Groupe IBL – la banque MCB – Afrasia Bank pour Maurice et le groupe Axian à Madagascar. En 2020 elle remarque cette annonce de recrutement des Nations Unies qui recherche une manager pour implémenter le Pacte mondial dans l’océan Indien, un poste qui correspond à son profil et qu’elle finit par intégrer en juin dernier.
Sur un plan plus personnel, comme on peut s’en douter, ses loisirs sont tournés sur la reconnection avec la nature : « le week-end si nous ne sommes pas au bord de la mer, nous sommes en roadtrip ou en balade dans la nature avec mon mari et nos deux enfants ».