Nous indiquons régulièrement dans nos colonnes que Mayotte serait au bord de la guerre civile ? Mais depuis la nuit de lundi à mardi dernier, avec la mise à sac de la mairie et des locaux de la police municipale de Koungou, deuxième ville de Mayotte, ce n’est plus une question mais une évidence marquée par des faits.
Photo : LNM
Les journalistes et certains lanceurs d’alertes avant l’heure préviennent les autorités depuis plus de 20 ans. Eux qui (sur)vivent sur place peuvent témoigner au quotidien du mal de vivre qui s’aggrave chaque année jusqu’à l’implosion d’aujourd’hui. Face à eux, des autistes de l’administration française, souvent des hauts fonctionnaires surpayés qui viennent pour ce « baptême du feu » de 2 ou 3 ans, une belle promotion professionnelle en même temps que de belles anecdotes à raconter pour leurs vieux jours.
Ensemble, comme complices (inconscients ?) d’un complot visant à abandonner ce peuple mahorais qui a toujours revendiqué son appartenance à la France (depuis 180 ans faut-il rappeler aux révisionnistes de l’Union africaine), ils quittent l’île après de bons et loyaux services et passent la patate chaude à leurs successeurs.
Aucun haut fonctionnaire influent à Paris, depuis le préfet Jean Jacques Brot, en poste dans ce qui était encore une collectivité départementale entre 2002 et 2004, n’aura su ou voulu prendre le zébu mahorais par les cornes pour le sortir de cette sanglante corrida. Les causes sont bien connues : surpopulation, infrastructures humaines et matérielles inadaptées, complicité d’une partie de la population qui exploite la misère humaine d’une population clandestine aux abois dans une hypocrisie qui frise la schizophrénie collective…
La suite on la connait aussi : certains vont commencer dès demain à sortir les armes contre cette population de délinquants en culottes courtes, massivement mineure mais déjà rouée aux techniques de la guerre urbaine comme dans tous les bidonvilles africains « dignes » de ce nom.
Une suite logique que les commentaires des personnalités ci-après ne font que confirmer la terrible imminence.
Jacques Rombi
Mansour Kamardine, député de Mayotte
« Face à la violence barbare et aux incendies volontaires (…) j’en appelle à la plus grande fermeté et une détermination sans faille. En conséquence, je demande au gouvernement d’envoyer des forces d’appui afin de sécuriser les opérations de reconquête et de garantir leur poursuite.
Force doit rester à la loi. »
Daniel Zaïdani, conseiller départemental MDM de Pamandzi
«Apres avoir attenté aux vies de nos enfants en caillassant quotidiennement les transports scolaires, c’est toute la République qui est en train de vaciller à Mayotte avec l’incendie de la mairie de Koungou et du bâtiment de la police municipale. Incontestablement, cette nouvelle forme de violence et d’intimidation nous fait basculer de plain-pied en pleine guerre civile.»
Estelle Youssouffa, présidente de l’association collectif des citoyens de Mayotte
« Qui fait la loi à Mayotte ?
La population de Mayotte meurt dans l’indifférence générale : nous sommes abandonnés par les autorités et les appels à prendre les armes pour nous défendre se multiplient.
Mayotte n’a pas besoin de vaines promesses électorales mais d’action publique forte sans quoi notre île va basculer dans la guerre civile »