Pour Raj Mohabeer, chargé de mission à la COI (à gauche sur la photo) : « l’économie bleue doit être le nouvel axe de développement durable au même titre que l’économie verte, cela à la demande des Petits Etats Insulaires en Développement (PIED). Aussi, nous avons lancé le Plan d’action régional lors de la dernière AG (PAREB) …

La Commission de l’Océan Indien a organisé ce 16 juillet, un intéressant webinaire consacré aux métiers liés à l’Economie bleue. Il était animé par Gilles Ribouet (à droite sur la photo) responsable de la communication.
L
’intérêt des États membres pour l’économie bleue et la trajectoire de la COI ont conduit naturellement à l’élaboration d’un Plan d’action régional sur l’économie bleue (PAREB).
Difficile de reprendre l’intégralité des messages portés par des intervenants assez diversifiés. Extraits.

Saïd Lavani, Officier international de liaison au Centre régional de fusion de l’information maritimeà Madagascar (CRFIM) a précisé combien tout repose d’abord sur la sécurité maritime.
« l’Union des Comores, Djibouti, Les Seychelles, Madagascar et Maurice ont signé l’engagement d’une action collective en 2018 pour partager les informations maritimes. La France et le Kenya nus ont rejoint la même année…
Pour lui « depuis l’émergence de ce concept, les pays concernés ont pris conscience de l‘économie bleue et de l’importance de la coopération… mais beaucoup de demandes de métiers qualifiés que notre région a du mal à produire… Aussi, nous devons encourager les métiers de la mer, en sensibilisant les jeunes dès le primaire…

Pour le Dr Lanto Ranivoarivelo, Enseignant Chercheur, Responsable de Mention en Sciences Marines et Halieutiques, Institut Halieutique et des Sciences Marines (IH.SM) de TUlear au sud ouest de Madagascar : « nous avons environ 200 étudiants tous niveaux confondus, mais les places restent limitées à l’IHSM tous niveaux universitaires confondus. On constate de plus en plus d’intérêt des jeunes pour l’aquaculture, pisciculture, la biologie marine, la pollution marine par le plastique… les filières évoluent en fonction des actualités. Exemple la mangrove à conserver. »
mais surtout, maadame Ranivoarivelo a parlé des potentialités du « carbone bleu » avec des systèmes de paiement pour des services écosystémiques (mécanismes financiers incitatifs pour protéger les milieux aquatiques avec implication des communautés locales. Lidée étant de générer des crédits carbone comme cela existe depuis le début des années 2000 avec les puits de carbone constitués par les forêts

Laurent Virapoullé, directeur général de l’entreprise Peche Avenir, et Président de l’Association Ecopêche a apporté un intéressant témoignage sur la régénération des ressources halieutiques avec les récifs artificiels: « l’idée d’action à travers Ecopêche OI est de permettre des concentrations de poissons en harmonie avec les écosystèmes marins. Ils seront des puits à carbone grâce au développement d’herbiers et coraux qui vont stocker le CO2 ».
Ce modèle d’habitats artificiels est pratiqué depuis des siècles depuis longtemps au Japon (en bambou au départ). Les Japonais ayant développé ces habitats pour deux raisons : pour permettre des zones de pêche permanentes car les écosystèmes et la biomasse s’y développent, la seconde raison porte sur la préservation des ressources car pratiquée par des engins de pêche sélectifs. Mr Virapollé nous apprend que depuis un siècle environ le Japon subventionne et investit dans la recherche et le développement de ce type d’habitats.
Pour La Réunion, dépourvue de plateau continental, et dotée de fonds vaseux et sableux assez pauvres en vie marine, ce type d’habitats sous-marins aurait toute sa place. D’autant plus qu’ils peuvent être en synergie avec des bassins d’aquaculture qui permettraient d’ensemencer ces habitats avec des alevins déjà éclos en bassins…
Il y a donc tout un travail de transfert de savoir-faire et d’adaptation au cas réunionnais qui mettraient en commun des recherches multidisciplinaires et différents acteurs de la mer.
Une belle idée qui permettrait également le développement d’un écotourisme bleu avec des plongeurs qui pourraient visiter certains de ces sites sous-marins (non dédiés à la pêche) et particulièrement soignés par le travail d’artistes.
A suivre dans nos colonnes.

Un webinaire à retrouver en intégralité sur le site de la COI