Tamatave demeure le principal port de Madagascar avec plus de 90% des marchandises y transitant pour être distribuées dans toute l’île, mais également pour la majorité des exportations. Les autres ports tiennent un rôle secondaire, notamment ceux du nord et de l’ouest de la Grande Île. Celui d’Ehoala à Fort-Dauphin, initialement dédié à l’exportation d’ilménite pour QMM (Rio Tinto), reçoit, comme Tamatave, Diego Suarez et Nosy-Be, des bateaux de croisières. Mais les choses pourraient changer.
Par nos correspondants permanents à Madagascar : Liva Rakotondrasata et Tsirisoa R.
En 2019, Madagascar a reçu 753 navires d’une taille moyenne de 24.400 tonnes, dont 269 navires de vrac (liquide et sec), 147 navires de charge classiques, 35 rouliers, 230 porte-conteneurs et 72 navires à passagers dont des bateaux de croisière. En termes de connectivité, les pays de provenance et de destination des navires qui opèrent sur la Grande Île sont l’île Maurice pour les produits manufacturés, Oman pour du fuel brut importé, Seychelles pour le tourisme, Singapour pour des produits manufacturés, et le Mozambique pour des produits divers. L’Afrique du Sud, la France, la Belgique et les Emirats Arabes Unis qui font entrer des produits manufacturés à Madagascar ferment ce classement.
Le port de Tamatave a dépassé les 260.000 EVP à la fin 2018, avec 2,9 millions de tonnes de volume traité. Géré par la Société de Port Autonome de Toamasina (SPAT), ce port est en cours d’extension avec l’agence japonaise JICA pour une livraison totale en 2025.
Cette relative performance laisse une marge de croissance à Madagascar sur le secteur maritime par rapport aux autres îles de l’océan Indien. Plusieurs projets d’infrastructures conditionnent le développement de ce secteur afin de multiplier le volume d’échanges de Madagascar avec l’étranger : routes, ports secondaires, infrastructures logistiques comme le stockage et les ports secs, hôtels, …
Accélérer les investissements en infrastructures de transports
Madagascar a exporté 2,64 milliards de dollars de marchandises en 2019, contre 3,92 milliards de dollars d’importation. Ce déficit de 1,28 milliard de dollars oblige le pays à accélérer ses investissements en infrastructures de transports afin d’acheminer plus rapidement les produits d’exportation vers les ports.
L’Agence Portuaire, Maritime et Fluviale (APMF), qui gère pour le compte de l’Etat toutes les infrastructures et les opérations du transport maritime et fluvial, a finalisé la Politique nationale du Transport maritime (PNTM) en 2020. Cette politique appuie la connectivité prônée au niveau de la Commission de l’Océan Indien (COI) afin d’augmenter les échanges commerciaux entre les îles, tout en s’ouvrant aux marchés asiatiques et africains.