Le député Mansour Kamardine (en médaillon).
L’idée d’une loi de programme pour Mayotte est née de la créativité de l’esprit mahorais avec les 101 propositions du collectif de 2018, relayée par les soins du député Kamardine en 2019 à l’Assemblée Nationale.
Il a proposé une co-construction d’un projet de loi de programme, ce qui a conduit le préfet à sillonner le territoire à la récolte des propositions issues du terrain et des acteurs locaux. Au moment où ce périple est arrivé à son terme et où le représentant du gouvernement s’apprête à faire remonter ses synthèses au ministre des Outre-mer, il vient rappeler, dans une tribune, quelles sont les attentes et les espoirs des Mahorais.
Si le document prend en compte tous les aspects économiques, sociaux du département, il met en exergue ce qui complique toute perspective de développement : l’extrême urgence étant l’égalité sociale. C’est pourquoi il propose, d’une part, de traiter l’ensemble du volet égalité sociale par voie d’ordonnance, d’ici la fin de l’année 2021, en le sortant de la loi programme, afin d’en accélérer la mise en oeuvre. D’autre part, d’intégrer un volet ” préservation de l’environnement” et un volet “développement et rayonnement culturel régional” dans le projet de loi programme.
Voici les principales propositions :
– L’intégration d’un volet ” préservation de l’environnement” et d’un volet “développement et rayonnement culturel régional” dans la loi programme ;
– Une aide financière aux ménages pour l’accès aux réseaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement, compte-tenu de coûts des branchements très élevés ;
– Une aide financière pour l’assainissement individuel en zone difficilement connectable aux réseaux collectifs ;
– La mise en place d’une politique de transition énergétique tournée vers le solaire et les énergies propres, pour préserver notre environnement ;
– La lutte renforcée contre l’habitat précaire et la lutte systématique contre l’habitat illégal en milieu urbaine et en milieu rural ;
– Une généralisation de l’accès au réseau d’assainissement pour l’ensemble des villages ;
– La construction d’un réseau spécifique de recueil et de traitement des eaux de ruissellement pour préserver le lagon ;
– La reforestation des espaces naturels dégradés ;
– La limitation de l’importation des véhicules aux normes anciennes et des pesticides ;
– La mise en valeur de la culture mahoraise avec la création d’un Institut des langues et de la culture mahoraise ;
– La création d’un pôle « culture et civilisation d’Afrique de l’Est » au sein du CUFR.