La violente agression de deux gardes nature de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) le 12 mars dernier a réveillé notre confrère Denis Hermann basé dans le jeune département français.
Les deux gardes se sont fait agresser sauvagement par une trentaine d’individus alors qu’ils étaient en patrouille sur la plage de Mounyambani dans leur mission de répression du braconnage de tortues de mer.
L’un d’eux avait été grièvement blessé et son arme de service, de type GLOCK 17, volée ainsi que les munitions. C’est dire si l’insécurité à Mayotte est un vain mot, mais la question n’est pas là. Denis Hermann s’est simplement interrogé sur la présence de ses gardes à pied alors qu’ils disposent (théoriquement) d’une super embarcation parfaitement adaptée à leur mission. Précisément un bateau de 10 mètres en aluminium et doté de 300 chevaux de motorisation (photo), construit par l’entreprise mahoraise Somarsal pour la modique somme de 200 000 € prélevés sur le budget du contrat de projet Etat Territoire. Une belle initiative prise par Saïd Omar Oili à l’époque où il était président du Conseil Général, soit entre 2004 et 2008, qui malheureusement est tombée dans les oubliettes de l’argent public gaspillé à Mayotte : la vedette reste en effet solidement attachée au quai de Mamoudzou, dans son jus, puisque n’ayant pratiquement jamais servie.
Une curiosité qui mériterait une enquête et « distribuer des vols bleus » termine notre confrère dans son édition du 23 mars dernier (expression employée pour désigner une mesure disciplinaire : dans ce cas, renvoyer les fonctionnaires irresponsables en Métropole).
Autre paradoxe bien typique des lourdeurs administratives françaises : la direction de l’OFB n’est pas basée à Mayotte, ni même à La Réunion mais… à Vincennes, en région parisienne !
Pratique pour lutter contre les braconniers de tortues qui pourraient s’aventurer du côté des berges de La Seine !
Par Jacques Rombi