Enfin le décret tant attendu est paru sur le site de Légifrance en date du 3 mai.
Il porte sur la création d’une réserve naturelle des forêts de Mayotte.
Face à une démographie galopante et une anarchie urbaine qui grignote chaque jour un peu plus de forêts, des mangroves jusqu’aux crêtes, le Ministère de l’écologie prend les choses en main.
Il aura fallu quatre années de patience aux Mahorais afin de voir les choses bouger un peu.
Dés 2017, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire et Annick Girardin, ministre des Outremers, avaient soutenu le projet de création de la réserve naturelle nationale (RNN) des forêts publiques de Mayotte.
Le 3 mai dernier le décret publié précise que cette réserve de 2800 hectares environ sera à cheval entre plusieurs communes : Tsingoni, Sada, Ouangani, M’Tsamboro, Koungou, Kani Keli, Dembeni, Chirongui, Chiconi, Bandrélé, Bandraboua,
Une série de mesures devraient permettre de limiter la dégradation de ce qu’il reste de la forêt primaire de Mayotte (estimée à moins de 5% de la superficie totale du territoire). La zone protégée de 2800 hectares couvrant largement ces forêts primaires et au-delà.
Il était temps : au-delà de l’impact écologique qu’il faut saluer, il devenait urgent de sauvegarder le réseau hydraulique mahorais. A chaque saison sèche, les pénuries en eau sont de plus en plus graves à cause d’infrastructures qui n’arrivent pas à fournir une île surpeuplée par une population aux abois (Mayotte étant le département le plus pauvre de France) qui n’hésite pas à attaquer la forêt pour survivre. Or la déforestation est une des principales causes de la sécheresse. Un cercle vicieux qui devrait être enrayé grâce à une structure gestionnaire dotée d’un financement de 450000 € par an pour mieux contrôler, interdire et aménager.
A suivre…