Le taux de pauvreté, inférieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, touche néanmoins 19-20% de la population.
photo : J.Rombi
Suite à notre article paru en décembre dernier, notre site publie d’autres chiffres sur les aides internationales :
La Banque Mondiale, 2ème bailleur, a financé 48 MEUR sur la même période et a fondé sa stratégie pays 2017-2020 sur :
1/ l’entrepreneuriat et la compétitivité ; 2/ l’énergie ; 3/ la santé.
L’UE est le 3ème bailleur à travers le Programme Indicatif national 2014-2020 (68 MEUR ensuite ramenés à 22 MEUR) concentrés sur la gestion des finances publiques, la formation et l’insertion professionnelle et l’intégration régionale. Compte tenu de la taille de l’archipel, la place des Comores dans le portefeuille bailleurs est peu significative (0,1 % en Afrique subsaharienne).
Structurellement, les progrès en matière de développement sont contraints par la faiblesse du capital humain. Le taux de pauvreté est resté de l’ordre de 19-20% de la population entre 2014 et 2018, néanmoins toujours nettement inférieur à la moyenne d’Afrique subsaharienne (40 %). La concentration des investissements dans l’éducation, les secteurs des infrastructures et services sociaux, et l’aide alimentaire n’a pas permis d’améliorer de manière significative les conditions de vie de la population. Les inégalités de revenus (partiellement compensés par les transferts de la diaspora comorienne) ainsi que les disparités géographiques entre les îles de l’archipel restent élevées.
Manque d’efficacité de la dépense publique
L’APD (Aide publique au développement) dont bénéficie le pays est à 91 % constituée de dons pour les raisons suivantes : 1) le risque de surendettement est modéré mais la capacité à absorber les chocs (catastrophes naturelles, dépréciation du taux de change), à mobiliser les recettes internes, et à augmenter les exportations reste limitée ; 2) le pays s’est conformé aux recommandations du plafond d’endettement non concessionnel fixé à 25 MUSD par la Banque Mondiale ; 3) l’écosystème des bailleurs est insuffisamment concurrentiel.
La faible capacité institutionnelle et opérationnelle du pays est un frein à la mise en oeuvre des projets.
Le modèle de développement priorisant les secteurs peu productifs montre ses limites en raison du manque d’efficacité de la dépense publique. Le FMI a maintenu le risque de non-soutenabilité de la dette des Comores à «modéré» en juin 2020, ce qui inciterait une reprise plus rapide des engagements des bailleurs pour relancer l’économie. Les bailleurs concentrent leurs projets sur les secteurs prioritaires ou en mobilisant des aides budgétaires. Peu se positionnent sur l’appui secteur privé.
Sources : CEOI /Bacoco Saïd