Beaucoup d’enfants, issus de l’immigration clandestine, sont livrés à eux-mêmes à Mayotte depuis plus de 20 ans. Une situation explosive aujourd’hui.
photo : J.Rombi
Loin d’être l’eldorado qui fait tant rêver environ 30000 candidats à l’immigration chaque année vers la petite île de l’archipel, le jeune département français est le plus pauvre de France. Le député Mansour Kamardine dénonce le traitement défavorable accordé à ses ressortissants les plus pauvres.
Voici son texte présenté à l’Assemblée le 26 février dernier en intégralité :
L’exclusion des Français de Mayotte vivant sous le seuil de pauvreté de l’aide alimentaire décidée par le gouvernement pour pallier aux conséquences du confinement à Mayotte n’est pas acceptable
Dans le cadre de la crise sanitaire au COVID et pour compenser les effets destructeurs du confinement à Mayotte en matière d’autonomie économique des familles, le gouvernement a décidé d’une aide alimentaire pour les personnes dont les revenus mensuels sont inférieurs ou égaux à 282€, c’est-à-dire le RSA mahorais, soit la moitié des 564€ mensuels pour une personne seule au RSA dans tous les autres départements de France, y compris d’Outremer.
Les élus locaux de Mayotte sont nombreux à protester contre l’exclusion des français du dispositif. En effet, en fixant une condition de ressources mensuelles maximales à 282€ (personne seule) pour avoir accès à l’aide alimentaire, l’Etat réserve, de facto, son aide aux étrangers, en particulier aux étrangers en situation irrégulière.
Or, parmi les 77% de la population officielle vivant sous le seuil de pauvreté à Mayotte, l’on compte de très nombreux français, en particulier mahorais, de tout âge, y compris des retraités pauvres qui ne perçoivent souvent que des pensions inférieures à 500€ malgré des carrières complètes.
C’est pourquoi je demande le relèvement du plafond, pour l’accès à l’aide alimentaire, au niveau du RSA de droit commun, c’est-à-dire à 564€ mensuel (pour 1 personne seule).
Cela permettrait à de nombreux français de Mayotte qui, malgré leur situation de grande précarité, sont exclus du dispositif gouvernemental, de pouvoir bénéficier de bons alimentaires (40€ par semaine pour une personne seule soit 160€ d’aide alimentaire par mois).
Enfin, la situation actuelle rappelle l’impérieuse nécessité d’accélérer l’alignement social de Mayotte sur le droit commun, à la fois en ce qui concerne l’accès à l’ensemble des dispositifs qu’en ce qui concerne le montant des prestations.