Le programme E€OFISH bénéficie de 28 millions € sur 4 ans (jusqu’en septembre 2024).
photo : J.Rombi
Le 09 décembre dernier, le programme E€OFISH* a été lancé à Port Louis en présence de Vincent Degert, ambassadeur de l’Union européenne pour Maurice et les Seychelles, Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) et Nandcoomar Bodha, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international de Maurice.
Après les programmes SmartFish (photo) et SWIOFISH, E€OFISH a pour mission d’appuyer des actions de pêche durable dans une vaste zone dépassant l’océan Indien occidental. Partant du principe naturel que les stocks de ressources halieutiques ne connaissent pas les frontières, les différents experts ont mis en place des actions de préservation holistiques. C’est ainsi que les pays bordant les lacs Victoria et Tanganyika et ceux de l’océan Indien sont invités à travailler de concert.
C’est depuis 1987, avec le premier programme régional de pêche, que la COI a mis en œuvre ce genre d’initiatives. E€OFISH tire profit de ces décennies d’expérience tout en élargissant régulièrement son réseau d’institutions et de gouvernements concernés.
L’idée in fine étant de communiquer des techniques simples et transférables aux communautés locales pour améliorer leurs conditions de vie et ainsi favoriser une croissance économique équitable. Le stockage, la conservation ou le transport sont souvent mal maîtrisés et les pertes sont estimées de 30 à 70% pour les petits pêcheurs.
Les meilleurs protecteurs sont les petits pêcheurs
Pour Vêlayoudom Marimoutou : « l’appauvrissement des ressources se traduit chez nous par un renforcement de la coopération, notamment avec la réactivation du PRSP (programme Régional de Surveillance des Pêches NDLR) », rappelant au passage l’impact désastreux de la pêche illégale dans nos eaux de l’océan Indien (26 bateaux de pêche illégaux ont été arrêtés depuis 2017).
Une pêche illégale estimée à une valeur de 10 milliards € chaque année au niveau mondial aux dires de Vincent Degert qui souligne combien le partage d’expérience a déjà montré son efficacité mais « à condition que tous les pays coopèrent » mettant ainsi en exergue ceux qui, complices naïfs ou complaisants, laissent faire pour ne pas dire encouragent la pêche illégale.
Parallèlement l’UE a déjà investi pas moins de 7,8 millions € dans 9 projets de promotion de la pêche artisanale, tant il est vrai que les meilleurs protecteurs de l’environnement sont les petits pêcheurs, dixit mr l’ambassadeur.
Une remarque reprise par Nandcoomar Bodha : « nous avons tous les grands partenaires, maintenant il faut réfléchir à intégrer les communautés des petits pêcheurs… » Le ministre invitant l’assistance à réfléchir à une tenue prochaine d’Assises de la pêche à Maurice.
Le programme E€OFISH bénéficie de 28 millions € sur 4 ans (jusqu’en septembre 2024).
Jacques Rombi
Exposition des petits pêcheurs lors de l’atelier SMART Fish à Entebbe, Ouganda, en janvier 2014
*E€OFISH est un programme promu et financé par l’Union européenne, et mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien en partenariat avec l’Agence du lac Tanganyika, l’Organisation de la pêcherie du lac Victoria, le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, la Communauté d’Afrique de l’est, l’Autorité intergouvernementale pour le développement, la Commission des thons de l’océan Indien, la Communauté de développement de l’Afrique australe ainsi que la Commission des pêches du sud-ouest de l’océan Indien.