De gauche à droite : Loyce Chole, Iren Warui, Christian Doyen
photo : J.Rombi
Lors de sommet Africa Tech Summit en février dernier à Kigali (Rwanda), quelques enseignes africaines se distinguaient par leur positionnement innovant et leur business model original. Découvrez chaque semaine quelques une des ces « pépites numériques ».
Par Jacques Rombi
L’idée est simple et repose sur un modèle original mis en oeuvre par le Kenyan Christian Doyen, co-fondateur du système BRCK* qui permet de fournir du contenu éducatif et ludique gratuitement aux jeunes Africains.
Ils reçoivent en échange des points pour se connecter gratuitement au web. “Acheter de la connexion pour les jeunes Africains est souvent en concurrence avec l’achat de PPN (Produits de Première Nécessité). En outre, quand ils se connectent c’est souvent pour accèder aux plateformes de réseaux sociaux…” Fort de ce constat, Christian innove en leur proposant de se connecter gratuitement et de façon productive car, à l’autre bout de la chaîne, des grandes marques ont joué le jeu. Des géants comme Facebook, Unilever, Microsoft ou Carrefour (ils sont une cinquantaine à ce jour) qui ne savaient pas comment atteindre ces jeunes, ont choisi de fournir du contenu à la plateforme BRCK. Du contenu accessible facilement et gratuitement pour que ces jeunes aient accès à des applications ludiques et éducatives. Il ne s’agit pas de fournir de l’accès gratuit pour se connecter n’importe où mais vers les sites fournis par les géants, clients de BRCK. Ainsi les utilisateurs (qui sont ainsi touchés et sensibilisés par les marques) ont alors droit à des points (les Moja Points) pour du temps de connexion gratuite vers le web.
Christian et ses équipes ont investi pas moins de 10 millions US$ via le capital risqueur Venture capital afin d’offrir 2700 points d’accès au Kenya et au Rwanda. L’impact est multiple : les utilisateurs peuvent s’éduquer, jouer et avoir accès au web gratuitement ; les majors récupèrent une base de données précieuse (il faut bien sûr s’inscrire pour profiter de la plateforme) et BRCK grossit rapidement.
Déjà 1,9 million d’utilisateurs sont recensés dont 800000 visiteurs uniques mensuels. Une révolution qui ne dit pas encore son nom mais qui commence à faire tâche d’huile sur le continent et ailleurs puisque l’Amérique du Sud est visée avec déjà un projet pilote en cours au Mexique. A suivre !
*Le mot BRCK n’est pas un acronyme, c’est un nom complet. Il n’y a donc aucun sens aux 4 lettres. Le nom de l’entreprise est dérivé de “BRICK” (une “brique”), uniquement sans la lettre “i”